La décision d’Amazon de ne pas afficher l’impact des droits de douane sur les prix des produits importés illustre la sensibilité croissante du climat politico-économique américain.

Amazon, leader mondial du commerce en ligne, a récemment été contraint de faire marche arrière sur une initiative qui visait à informer les consommateurs du coût des droits de douane américains sur les produits importés. Cette fonctionnalité, qui aurait pu sensibiliser les clients à l'impact direct des politiques commerciales sur les prix, a été perçue par la Maison-Blanche comme un acte de défiance « hostile et politique ».

Selon des sources proches du dossier, l’idée aurait été évoquée en interne, mais n’a jamais été officiellement validée par la direction d’Amazon. Toutefois, l’administration Trump n’a pas tardé à réagir. Le président Donald Trump lui-même aurait directement fait part de son mécontentement à Jeff Bezos, fondateur du géant de Seattle. Une plainte présidentielle rare, révélatrice des tensions profondes entre le pouvoir politique et les grandes entreprises technologiques.

La guerre commerciale, relancée par les politiques tarifaires agressives de Trump contre la Chine et d'autres partenaires commerciaux, est devenue un sujet central de la campagne électorale. Toute tentative de la part d’un acteur majeur comme Amazon de rendre visibles les effets concrets de ces droits de douane pourrait être perçue comme une critique implicite de la politique économique du président. D’où la réaction virulente de la Maison-Blanche, qui cherche à contrôler le récit autour de l’inflation, des prix à la consommation et des échanges internationaux.

Cette affaire pose des questions fondamentales sur la neutralité des grandes plateformes numériques, et sur leur capacité réelle à informer librement les consommateurs dans un contexte de pression politique. Amazon s’était défendu en expliquant qu’il ne s’agissait que d’une proposition de transparence, mais la réaction présidentielle a rapidement mis un terme à toute velléité.