L’accueil de la 55e session ordinaire de l’Organisation des États américains (OEA) par Antigua-et-Barbuda en 2025 marque un tournant décisif pour la coopération interaméricaine. Entre ambitions diplomatiques, défis climatiques et enjeux économiques, cette rencontre symbolise l’urgence d’une intégration régionale plus équitable et durable.



Lorsque Sir Ronald Sanders, ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda auprès de l’OEA, a annoncé que son pays accueillerait cette prestigieuse assemblée, il a insisté sur l’importance de discussions « harmonieuses » et de « résultats fructueux ». Pourtant, au-delà de la chaleur caribéenne et du charme des paysages tropicaux, cette réunion intervient dans un contexte de fractures profondes au sein du continent américain.

Face aux tensions politiques en Haïti, à la crise migratoire aux frontières des États-Unis, à l’inflation galopante en Amérique latine et aux défis climatiques menaçant les petits États insulaires, l’OEA doit prouver qu’elle peut être plus qu’un simple forum diplomatique. Elle doit devenir un acteur clé du renforcement de la résilience régionale et de la lutte contre les inégalités systémiques qui entravent le développement du continent.

Antigua-et-Barbuda, par son engagement en faveur des causes climatiques et du développement durable, incarne les espoirs d’une Amérique plus unie et inclusive. Son leadership dans les négociations sur le changement climatique et les financements internationaux pour les pays vulnérables doit servir d’exemple. Mais les belles déclarations suffisent-elles encore ?

L’utilisation du mot « bâtir » dans le thème officiel de cette 55e session résonne comme un appel à l’action. L’OEA peut-elle véritablement bâtir une Amérique plus solidaire face aux défis contemporains, ou restera-t-elle un théâtre de postures diplomatiques vides de substance ? La réponse émergera peut-être sous le soleil d’Antigua en juin 2025.