La République dominicaine poursuit sa politique migratoire rigoureuse, notamment contre les commerçants soupçonnés d'abriter ou d'employer des étrangers en situation irrégulière.



Ce samedi, les autorités judiciaires annonceront la mesure de coercition à l’encontre de Po Xie, propriétaire de la boutique Mudan, située sur l'avenue Duarte, près du carrefour avec la rue París, dans le District National de Saint-Domingue. Cette décision intervient à la suite d’un opération menée par la Direction Générale de Migration (DGM) durant laquelle 35 ressortissants haïtiens sans documents légaux ont été arrêtés.

Selon les premiers éléments rapportés par les autorités, l'incident s’est produit alors que les agents de la DGM effectuaient une descente ciblée, dans le cadre d’une intensification des contrôles migratoires dans les zones commerciales à forte concentration étrangère. La boutique Mudan aurait été identifiée comme un point d’affluence d’immigrants haïtiens, dont plusieurs ont été interceptés sur place sans papiers en règle.

Le propriétaire Po Xie est poursuivi pour présumée complicité dans le maintien de migrants en situation irrégulière sur le territoire dominicain, ce qui constitue une infraction selon les lois migratoires en vigueur. Le parquet sollicite des mesures de détention provisoire, estimant que le suspect pourrait entraver l’enquête en cours.

Cette affaire relance le débat sur la gestion des flux migratoires en République dominicaine, où les arrestations de migrants haïtiens se sont multipliées ces derniers mois, notamment dans les zones urbaines et les provinces frontalières. Les organisations de défense des droits humains s’inquiètent du manque de garanties légales pour les migrants arrêtés, tandis que les autorités défendent des opérations conformes à la loi et nécessaires à la sécurité nationale.

La mesure de coercition contre Po Xie pourrait devenir un signal fort pour les autres commerçants soupçonnés de collaboration passive ou active avec l’immigration illégale. En attendant la décision du juge, le dossier demeure sous haute surveillance, tant du côté judiciaire que diplomatique.