L’homme d’affaires et ex-dirigeant et membre fondateur de la plateforme politique MTV AYITI, Réginald Boulos, a été arrêté par les autorités de l’immigration américaine ce vendredi 18 juillet 2025 à Miami. Il est actuellement détenu dans un centre de rétention en Floride, en attente d’une possible expulsion prévue d’ici le 2 décembre 2025.



Selon une source proche de sa famille citée par The Haitian Times, Boulos a passé la nuit de vendredi en détention aux côtés d’autres personnes en situation irrégulière. Né aux États-Unis, il avait volontairement renoncé à sa citoyenneté américaine il y a quelques années pour satisfaire aux critères de la Constitution haïtienne concernant les candidats à la magistrature suprême — une décision qui pourrait aujourd’hui compromettre son statut légal aux États-Unis.

Dès 2021, des documents déposés en vertu du Foreign Agents Registration Act montrent que Boulos avait engagé des cabinets de lobbying américains, rémunérés à hauteur de 10 000 dollars par mois, pour faire avancer sa plateforme politique et tenter de récupérer son visa américain. Ces démarches visaient également à mobiliser la diaspora haïtienne, forte de 1,6 million de personnes, en faveur de sa vision politique.

Parallèlement, en 2022, l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) d’Haïti avait transmis à la justice un dossier impliquant Boulos dans des irrégularités financières liées à l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA). Aucune poursuite formelle n’avait été enclenchée, mais cette affaire s’inscrivait dans un contexte plus large de soupçons pesant sur l’élite politico-économique haïtienne.

Les accusations auxquelles Boulos fait face aujourd’hui sont d’une gravité exceptionnelle : financement présumé de gangs armés, implication possible dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, blanchiment d’argent, corruption à grande échelle et conspiration criminelle. Selon la même source, ces allégations sont étayées par une enquête approfondie du FBI, qui considère l’ancien homme fort du secteur privé haïtien comme une pièce maîtresse d’un réseau criminel transnational.

Les tentatives de ses avocats pour obtenir une libération sous caution ont échoué, les autorités soulignant les risques élevés que représenterait sa remise en liberté. La famille Boulos, pour l’instant, n’a fait aucune déclaration publique.

Par ailleurs, des rumeurs persistantes font également état de l’arrestation en Floride d’Allan Zuraik, PDG de Safari Motors S.A., un concessionnaire de véhicules de luxe à Port-au-Prince. Cette information, bien que largement relayée sur les réseaux sociaux, n’a pas encore été confirmée par des sources officielles.

Cette affaire marque un nouveau tournant dans la traque internationale contre les figures controversées de la classe politique et économique haïtienne, sur fond de crise sécuritaire et de gouvernance en Haïti.