L’interpellation ce 22 juillet 2025 de Pierre Ronsard Eljuin, alias Zoé Tchak, à Dame-Marie, suscite une vague d’indignation dans les milieux journalistiques et au sein de la société civile haïtienne.



L’arrestation du journaliste Pierre Ronsard Eljuin, connu sous le pseudonyme Zoé Tchak, fait couler beaucoup d’encre dans la Grand’Anse. Employé de la plateforme Nathan Showlive, il aurait été interpellé par les autorités policières de Dame-Marie en lien avec une publication sur Facebook rapportant une arrestation policière survenue la veille, lundi 21 juillet.

Selon plusieurs sources concordantes, ce geste des autorités locales serait motivé par la teneur critique de son message, perçu comme dérangeant dans un contexte où la parole publique est de plus en plus muselée. Cette affaire soulève de vives inquiétudes quant au respect des principes fondamentaux de la liberté d’expression, inscrits noir sur blanc dans l’article 28 de la Constitution haïtienne de 1987, mais aussi dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, garantissant à tout individu le droit d’informer et d’être informé.

De nombreux observateurs et défenseurs des droits humains dénoncent une dérive autoritaire et y voient une tentative d’intimidation directe visant les professionnels des médias indépendants en région, notamment dans le département de la Grand’Anse, où plusieurs journalistes ont déjà signalé des pressions, menaces ou arrestations arbitraires.

L’arrestation de Zoé Tchak intervient dans un climat national tendu, marqué par la défiance croissante entre la presse et les autorités, sur fond de violences, de corruption et de dérives sécuritaires. Elle pourrait marquer un précédent dangereux, renforçant l’autocensure dans les médias communautaires et les espaces numériques.

Alors que les appels à la libération immédiate du journaliste se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les cercles professionnels, cette affaire relance de manière aiguë le débat sur la protection des journalistes en Haïti et sur l’urgence d’un cadre législatif plus robuste pour garantir la liberté de la presse sur tout le territoire.