Un projet de l’administration Trump vise à interdire temporairement l’accès au travail légal pour les migrants en attente de réponse à leur demande d’asile, plongeant des milliers de familles dans l’incertitude.
Un changement de cap radical dans la politique migratoire américaine pourrait bientôt priver des milliers de demandeurs d’asile de leur droit de travailler légalement aux États-Unis. Selon des informations obtenues par CBS News, deux hauts responsables du Département de la sécurité intérieure (DHS) ont confirmé que l'administration Trump envisage sérieusement de suspendre, pour une durée indéterminée, la politique fédérale qui permet à ces migrants d’obtenir un permis de travail temporaire pendant que leur demande est en cours de traitement.
La nouvelle règle, encore à l’étude par USCIS (Services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis), viserait à bloquer la délivrance de nouveaux permis de travail à tous les migrants en situation de demande d’asile, tant que leur dossier n’a pas été entièrement traité. Ce traitement peut durer au minimum 180 jours, mais dans les faits, il dépasse souvent un an en raison des arriérés administratifs.
Cette mesure s’appliquerait à deux catégories : les personnes ayant déposé une demande d’asile directement auprès de l’USCIS, ainsi que celles actuellement en procédure de déportation devant les tribunaux d'immigration. Ce durcissement de la politique migratoire reflète la volonté de l’administration de restreindre davantage l’accès aux bénéfices légaux pour les migrants en situation irrégulière ou temporaire, même lorsqu’ils sont engagés dans une procédure légale d’asile.
CBS News précise que le calendrier exact de l’annonce publique de cette règle n’est pas encore défini. On ignore également si des modifications seront apportées au texte avant sa version finale. Si elle est adoptée telle quelle, cette règle pourrait forcer des dizaines de milliers de familles à basculer dans la précarité, les empêchant de subvenir légalement à leurs besoins pendant de longs mois.
Des voix s’élèvent déjà dans les milieux juridiques et humanitaires pour dénoncer une décision qui risque de favoriser l’exploitation, accroître l’angoisse sociale et pénaliser encore davantage des personnes souvent déjà traumatisées par la violence, la guerre ou la persécution dans leur pays d’origine.
Le droit au travail pendant une demande d’asile, bien qu’administrativement encadré, était jusqu’ici considéré comme un minimum humanitaire assurant dignité et autonomie à ceux qui cherchent protection aux États-Unis. Cette mesure, si elle entre en vigueur, s’inscrirait dans une série de décisions restrictives déjà mises en œuvre par l’administration Trump, dans le cadre d’une politique migratoire jugée de plus en plus rigide.
Les organisations de défense des droits des migrants attendent la publication officielle du texte pour entamer d’éventuelles actions judiciaires. Mais une chose est certaine : cette décision, si elle est confirmée, changera profondément les conditions de vie de milliers de migrants actuellement en situation de demande d’asile sur le territoire américain.
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