L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) tire la sonnette d'alarme face à une recrudescence des cas de fièvre jaune en 2025, mettant en lumière les risques sanitaires majeurs pour les populations non vaccinées et les territoires jusque-là épargnés.



L'OPS a lancé une nouvelle alerte épidémiologique après avoir observé une augmentation alarmante des cas de fièvre jaune dans plusieurs pays des Amériques. En seulement trois mois, 131 cas humains ont été confirmés, entraînant 53 décès, soit plus du double des chiffres enregistrés sur toute l'année 2024. Cette flambée inquiète particulièrement les autorités sanitaires, qui redoutent une expansion incontrôlée du virus dans des zones jusque-là non touchées.

Les foyers d'infection récemment identifiés dans le département de Tolima, en Colombie, et dans l'État de São Paulo, au Brésil, accentuent l'urgence d'une réponse rapide et coordonnée. En Colombie, les régions agricoles sont particulièrement vulnérables, tandis qu'au Brésil, la proximité des centres urbains augmente le risque d'une épidémie de grande ampleur.

La fièvre jaune, maladie virale transmise par les moustiques, se manifeste d'abord par des symptômes bénins comme la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires et des nausées. Cependant, elle peut évoluer vers des formes graves avec ictère, hémorragies internes et défauts organiques, entraînant une issue fatale dans de nombreux cas. Selon l'OPS, la majorité des victimes n'étaient pas vaccinées, soulignant l'importance cruciale de la couverture vaccinale pour freiner la propagation du virus.

Face à cette crise, l'OPS appelle les gouvernements à renforcer les campagnes de vaccination, avec un objectif de couverture supérieure à 95 % dans les zones à risque. Elle recommande également une surveillance accrue, des stocks de vaccins suffisants et une sensibilisation renforcée des voyageurs et des populations locales.

Depuis l'épidémie majeure qui a frappé le Brésil entre 2016 et 2018, la menace de la fièvre jaune ne cesse de resurgir dans les Amériques. Depuis 1960, le virus a déjà infecté plus de 9 500 personnes et causé près de 3 500 décès. Aujourd'hui, l'OPS considère que le risque d'épidémie reste élevé et s'engage à accompagner les pays dans l'adoption des meilleures stratégies de prévention et de contrôle de la maladie.