Le gouvernement brésilien propose aux citoyens haïtiens une autorisation de résidence temporaire basée sur l'accueil humanitaire, offrant une lueur d’espoir à ceux qui fuient l’instabilité en Haïti.



Depuis la publication de l’Ordonnance Interministérielle n°12 du 20 décembre 2019, le Brésil permet aux Haïtiens et apatrides ayant résidé en Haïti et présents sur son territoire de déposer une demande de résidence temporaire pour raisons humanitaires. Ce permis, valable deux ans, peut être converti par la suite en résidence permanente, à condition de respecter certaines exigences de séjour, de moralité et de subsistance.

Cette résidence temporaire garantit aux bénéficiaires l’accès à la santé publique, à l'éducation, au travail légal et à la libre circulation au sein du pays. Un ensemble de documents simples — passeport, photo d’identité, acte de naissance ou certificat consulaire, preuve de résidence et déclaration de non-antécédents criminels — suffit pour initier la procédure auprès de la Police Fédérale, sans aucuns frais à payer.

Pour les mineurs non accompagnés, une procédure spéciale encadrée par le Bureau du Défenseur Public (DPU) est prévue, respectant les normes de protection de l’enfance énoncées par le Conanda et les institutions brésiliennes en matière de droits humains. À Boa Vista (Roraima), un poste de triage accueille les demandeurs du lundi au vendredi pour les assister dans leurs démarches.

Il est à noter que quitter le Brésil pour s’installer dans un autre pays entraîne l’annulation automatique de cette autorisation, soulignant le caractère exclusivement national de la protection offerte.

Dans les 90 jours précédant l’expiration du titre temporaire, les bénéficiaires peuvent demander une résidence permanente, en fournissant un dossier complet : carte migratoire (CRNM), preuve de domicile, photos, certificat d’absence de casier judiciaire au Brésil et à l’étranger, ainsi qu'une preuve de moyens de subsistance (emploi fixe, travail indépendant déclaré ou ressources notariées).

Le gouvernement brésilien insiste sur la rigueur de certains critères, comme ne pas avoir été absent du Brésil plus de 90 jours par an, ne pas avoir de casier judiciaire, et justifier une entrée et une sortie exclusivement via les postes de contrôle migratoires officiels. Toute demande de résidence permanente implique la renonciation à une éventuelle procédure d’asile, sauf pour ceux qui démontrent des persécutions graves.

Cette politique migratoire, humaniste et encadrée, représente une alternative sérieuse pour des milliers de ressortissants haïtiens en quête de dignité et de stabilité, dans un contexte où de nombreux autres pays ferment leurs portes. Le Brésil se positionne ici comme un refuge crédible, conciliant protection humanitaire et intégration progressive.