Alors que l’administration Trump poursuit sa politique migratoire agressive, la ville de Chicago entre en résistance. La greffière municipale, Anna Valencia, a annoncé la suspension immédiate du système de demande en ligne pour les cartes d'identité CityKey, après que le bureau a reçu une assignation à comparaître de la part d’ICE (Immigration and Customs Enforcement).
Ces cartes CityKey, mises en place en 2017, permettent aux résidents de Chicago — quelle que soit leur situation migratoire, leur identité de genre ou leur passé judiciaire — d’obtenir une pièce d'identité émise par la ville. Ce programme local visait à favoriser l’inclusion des populations marginalisées, notamment les sans-papiers, dans les services municipaux essentiels : bibliothèques, transports, soins de santé ou encore ouvertures de comptes bancaires.
La suspension de la plateforme en ligne a été rendue publique vendredi, après que les autorités fédérales ont officiellement demandé, par voie de subpoena, les informations des bénéficiaires non-citoyens ayant utilisé le portail pour obtenir leur carte.
D’après le Chicago Tribune, le programme avait dès le départ été conçu pour éviter toute obligation de conserver des données personnelles sensibles — les demandes se faisaient uniquement en personne afin de protéger les immigrants sans statut légal contre une éventuelle utilisation répressive de leurs informations. Mais face à l'afflux migratoire croissant, les autorités municipales avaient assoupli les procédures en ouvrant un portail numérique… désormais vulnérable aux exigences fédérales.
Le gel de ce service numérique survient alors que l’administration Trump intensifie les arrestations, visant 3 000 migrants par jour dans le cadre de sa plus grande campagne d’expulsions jamais menée. Des villes progressistes comme Chicago, qualifiées de “villes sanctuaires”, sont en première ligne de l’affrontement avec Washington.
Pour les responsables municipaux comme Anna Valencia, cette assignation représente une atteinte directe aux principes de confidentialité et de confiance sur lesquels repose l’engagement des autorités locales envers leurs résidents, quel que soit leur statut migratoire.
Ce bras de fer met en lumière les tensions grandissantes entre les États fédérés et l’administration centrale, dans une Amérique où la question migratoire est devenue l’un des principaux champs de bataille politique.
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