La décision de la Cour suprême de permettre à l’administration Trump de mettre fin aux protections CHNV plonge des milliers de migrants haïtiens, cubains, vénézuéliens et nicaraguayens dans l’incertitude, alors que des géants comme Walmart et Disney commencent à licencier.



La fin du programme humanitaire CHNV, validée récemment par la Cour suprême, a des conséquences immédiates sur le quotidien de milliers de migrants travaillant légalement aux États-Unis. Mis en place sous l’administration Biden, ce programme permettait à plus de 520 000 ressortissants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela de résider et de travailler temporairement sur le sol américain.

Mais depuis la décision de justice autorisant Donald Trump à abroger ce programme, les licenciements se multiplient dans plusieurs grandes entreprises. Walmart a ordonné à ses magasins d’identifier les salariés dont l’autorisation de travail expire bientôt. En Floride et au Texas, des dizaines d’employés ont déjà été congédiés ou avertis qu’ils risquent la perte de leur emploi.

Disney, de son côté, a suspendu une cinquantaine de travailleurs vénézuéliens en Floride, selon Associated Press. Les entreprises invoquent le risque de sanctions pénales pour justifier leur politique de conformité stricte.

« Aucun employeur ne veut risquer des poursuites en gardant des employés sans papiers à jour, surtout dans ce contexte politique tendu », explique Rolando Vazquez, avocat en droit migratoire.

Pour Anna Eskamani, élue démocrate en Floride, ces licenciements sont une conséquence directe d’un revirement brutal de politique. « Licencier une personne à cause d’un changement administratif, sans alternative ni transition, est inacceptable. Nous devrions protéger ces travailleurs, pas les punir », a-t-elle déclaré.

À Doral, qui abrite la plus grande communauté vénézuélienne du pays, l’inquiétude est vive. Plusieurs associations préviennent que cette vague de licenciements pourrait s’étendre à d’autres secteurs, frappant des travailleurs intégrés et essentiels à l’économie locale.

Plus de 320 000 Haïtiens sont concernés par ce changement, ainsi que des dizaines de milliers de ressortissants d’Amérique latine. Malgré le TPS, peu ont pu changer de statut, et la fin du programme CHNV les expose désormais à l’arrestation ou à l’expulsion.

Ce revirement, amorcé depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, redessine les contours de la politique migratoire américaine et menace la stabilité de milliers de familles migrantes qui avaient trouvé un semblant de sécurité sur le territoire américain.