Alors que les États-Unis ont décidé d’interdire l’entrée sur leur territoire à des ressortissants haïtiens, le Parti EDE appelle Washington à reconsidérer cette mesure en tenant compte des responsabilités historiques et du contexte socio-économique critique d’Haïti.
Port-au-Prince, 7 juin 2025 – Une onde de choc secoue les relations diplomatiques haïtiano-américaines après l’annonce d’une interdiction d’entrée sur le territoire américain visant les ressortissants haïtiens, mesure en vigueur depuis le 5 juin. En réaction, le Parti Les Engagés pour le Développement (EDE), par la voix de Claude Joseph et Claude Édouard, exhorte le Secrétaire d’État américain Marco Rubio à réviser cette décision, jugée injuste, inopportune et contraire aux principes d’humanité et de coopération entre les peuples.
Dans une lettre officielle envoyée depuis Port-au-Prince, le parti EDE salue initialement l’inscription par les États-Unis des groupes armés « Viv Ansanm » et « Gran Grif » sur la liste des organisations terroristes. Toutefois, il condamne avec fermeté la généralisation migratoire qui pénalise indistinctement les Haïtiens, y compris ceux qui vivent légalement aux États-Unis ou qui fuient des conditions extrêmes d’insécurité et de pauvreté en Haïti.
L’argument majeur du Parti EDE repose sur une vérité historique souvent négligée dans les cercles de décision à Washington : la dette d’« indépendance » imposée à Haïti par la France en 1825, avec le soutien tacite de grandes puissances comme les États-Unis, a empêché le pays de se développer durablement. Cette dette coloniale, combinée à l’exploitation économique occidentale, a privé Haïti de ressources vitales pour son éducation, ses infrastructures et son système de santé.
Pour EDE, cette dette historique explique largement les taux élevés de dépassement de visas relevés par les autorités américaines (plus de 31 % pour les visas B1/B2). Ces chiffres, loin d’exprimer une fraude volontaire, traduisent avant tout une détresse migratoire issue d’une histoire injuste, où Haïti a été appauvri puis criminalisé.
La lettre du Parti EDE met également en garde contre les effets pervers d’une mesure globale : en restreignant l’accès légal, les États-Unis pourraient favoriser les réseaux de trafic humain et pousser davantage de migrants vers des routes clandestines, voire mortelles. Le parti plaide pour une approche différenciée, respectueuse des droits humains, distinguant les cas réguliers des cas à risque.
En parallèle, les dirigeants du Parti EDE invitent les États-Unis à bâtir des ponts au lieu de murs, à travers une coopération renforcée, un dialogue ouvert, et surtout, une reconnaissance des injustices historiques. Ils appellent également à une réflexion sur des réparations symboliques et structurelles pour aider le peuple haïtien à retrouver sa dignité et son autonomie.
Cet appel met l’administration américaine face à un dilemme moral et stratégique. Peut-on lutter contre l’insécurité tout en punissant ceux qui en sont les premières victimes ? Peut-on parler de démocratie, tout en fermant la porte à un peuple qui paie encore aujourd’hui le prix de son combat pour la liberté ?
En réaffirmant leur engagement pour des relations constructives entre Haïti et les États-Unis, Claude Joseph et Claude Édouard demandent à ce que les décisions migratoires soient prises à la lumière de l’histoire, du droit international, et de la dignité humaine.
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