Alors que la guerre en Ukraine s’enlise, la France et le Royaume-Uni peinent à rallier leurs partenaires européens à l’idée de déployer une force militaire de 64 000 hommes. Selon The Times, plusieurs ministres de la Défense auraient déjà exprimé leur refus catégorique.



La stratégie occidentale face au conflit russo-ukrainien entre dans une nouvelle phase délicate. Selon des informations publiées par le quotidien britannique The Times, le projet franco-britannique visant à former une coalition militaire de 64 000 soldats pour un éventuel déploiement en Ukraine se heurte à une fin de non-recevoir de la part de plusieurs pays européens.

Lors d’échanges confidentiels entre ministres de la Défense de l’Union européenne, ces derniers auraient signifié à leur homologue britannique qu’il n’y avait « aucune chance » de parvenir à une telle mobilisation. À ce stade, seuls Paris et Londres manifestent un engagement concret en faveur de la création de cette « coalition des volontaires », concept déjà jugé risqué par une grande partie de l’opinion publique européenne et certains alliés de l’OTAN.

Les hésitations de plusieurs États européens tiennent à des facteurs géopolitiques, militaires et économiques. Le déploiement d’une force terrestre directement sur le sol ukrainien représenterait une escalade sans précédent, risquant de provoquer une confrontation directe avec la Russie. De plus, nombre de pays, déjà engagés dans l’aide humanitaire ou logistique à Kiev, ne disposent ni des ressources militaires suffisantes ni de l’appui politique national pour une telle aventure militaire.

Ce projet, bien qu'encore informel, intervient alors que la situation sur le front reste critique, avec une armée ukrainienne qui réclame davantage de soutien occidental face à la pression russe continue. Pour Paris et Londres, l’envoi de troupes pourrait être perçu comme un signal fort de solidarité stratégique, mais aussi une tentative de leadership militaire européen dans une Union profondément divisée.

Du côté des chancelleries réticentes, on invoque la nécessité de privilégier la voie diplomatique et de renforcer les sanctions économiques, plutôt que de risquer un embrasement militaire direct. Pour l’instant, l’OTAN n’a pas officiellement commenté ce projet de « coalition volontaire », préférant concentrer ses efforts sur l’armement, la formation et le renseignement.

Cette division entre Européens, sur fond de guerre en Ukraine, met en lumière les fractures internes de la défense commune européenne, souvent limitée à des postures symboliques plutôt qu’à des engagements concrets sur le terrain.

À défaut d’une véritable union stratégique, la France et le Royaume-Uni pourraient se retrouver isolés dans leur volonté d’action militaire directe, dans une guerre qui redéfinit chaque jour l’équilibre des forces en Europe.