Si nous sommes convaincus que la décentralisation est une réforme non seulement nécessaire mais centrale dans nos différents territoires pour relever les enjeux de la paix et de la sécurité, du développement de la gestion de ressource et de la gouvernance.
En tant qu’habitant, il est important que nous soyons autant que faire se peut, exemplaires, sous peine de perdre notre légitimité à parler et à agir et de délégitimer la cause que nous voulons défendre.
En tant que citoyens organisés, il est souhaitable que nous utilisions nos réseaux, nos organisations pour les mettre au service de la décentralisation, mettant en lumière notre implication citoyenne.
En tant que professionnels du développement, il est important de savoir appuyer sans écraser, accompagner sans nous substituer, et accepter que la maîtrise d’ouvrage par les élus ne suive pas notre logique technique.
In fine la décision de relancer le processus viendra d’une part du plus haut niveau de l’Etat, qui est là où les politiques se décident ; et d’autre part du niveau local, sur les territoires où la qualité de l’action publique et l’exemplarité des élus seront les facteurs nécessaires pour légitimer la décentralisation. Notre responsabilité est ici de pouvoir agir aux deux niveaux en les articulant, car il ne sera possible de convaincre les plus hautes autorités de l’Etat que s’il existe des expériences positives de décentralisation qui ne soient pas seulement dépendantes des partenaires techniques et financiers, et les expériences locales ne pourront se développer que si le pouvoir central leur laisse les marges de manœuvre pour le faire.
Dans une société en reconstruction de repères, nous sommes aujourd’hui confrontés à tout niveau à la généralisation de pratiques qui vont à l’encontre de la notion même de bien commun, d’intérêt général et de citoyenneté, ceci dans l’ensemble des organisations qui structurent la société locale, nationale et mondiale, des coopératives aux organisations faitières, des ONG au système des Nations Unies, des collectivités territoriales à l’Etat central.
Corruption, népotisme, passe-droit, appropriation du pouvoir dans la longue durée, irrespect des biens publics, communautarisme… n’épargnent aucun pays, aucune couche de la société.
Comment reconstruire une citoyenneté active et responsable ? Il semble difficile que la décentralisation puisse être un succès si dans le même temps rien n’est fait à ce niveau pour que tous et chacun nous nous dotions de repères simples mais opératoires en ce sens.
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