Un nouveau rapport accablant de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) révèle une série de malversations financières impliquant l’ancien Protecteur du Citoyen, Maître Renan Hedouville, sa fille Régine Hedouville Louis, et plusieurs ex-responsables administratifs de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC). Plus de 16 millions de gourdes auraient été détournés dans le cadre de fausses missions officielles.
L’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), à travers un rapport d’enquête couvrant la période de 2020 à 2024, recommande l’engagement de poursuites judiciaires contre Maître Renan Hedouville, ancien Protecteur du Citoyen, pour de graves infractions financières et administratives, en violation flagrante des règles de bonne gouvernance publique en Haïti.
Selon les enquêteurs, plus de 16 millions de gourdes auraient été irrégulièrement décaissés par l’OPC pour des missions fictives, dont dix sur dix-sept n’ont jamais été réalisées, alors que les indemnités journalières et frais de déplacement ont bel et bien été perçus. La fille de l’ancien protecteur, Régine Hedouville Louis, est également citée dans le dossier, accusée de bénéficier indûment des fonds publics, ce qui laisse entrevoir une gestion familiale et opaque de l’institution.
Parmi les autres personnalités mentionnées dans cette affaire de détournement de fonds publics, figurent plusieurs anciens responsables administratifs, à savoir : Tex Willer Celafoi Louis, Mimose Moyard, Juliana Thomas Simplice, Jean Jolin Dodier, Hugues Narcisse et David Simplice. L’ULCC évoque une « culture d’impunité et d’abus systémique » qui a miné l’intégrité de l’Office censé défendre les droits fondamentaux des citoyens.
Ce rapport met en lumière un contraste saisissant : l’organisme chargé de veiller au respect des droits humains aurait été utilisé à des fins personnelles et illicites. L’ULCC affirme que ces pratiques ont « perturbé le fonctionnement normal de l’administration publique » et sapé la confiance dans les institutions républicaines.
Le dossier a été officiellement transmis aux autorités judiciaires compétentes, et l’ULCC appelle à l’ouverture rapide d’une action publique pour garantir que les fautifs soient tenus pour responsables. Ce scandale survient dans un contexte national marqué par une crise de légitimité des institutions et une défiance croissante de la population envers les autorités.
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