Accusé de corruption, le Conseiller-Président Smith Augustin utilise des fonds publics pour représenter Haïti à un sommet international, soulevant des questions sur l'intégrité et la priorité des dépenses publiques en Haïti.



Port-au-Prince, 26 juillet 2024 – La politique haïtienne est de nouveau secouée par des accusations de corruption à l'encontre du Conseiller-Président Smith Augustin. Dans un contexte où la transparence et la bonne gouvernance sont plus que jamais nécessaires, la présence d'Augustin à un sommet international financé par des fonds publics soulève des questions cruciales sur les priorités de l'État haïtien.

Invité par des personnalités de premier plan, dont le Président Emmanuel Macron, Smith Augustin a été accueilli par Stéphane Séjourné, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Ce sommet, abordant des thèmes cruciaux comme l'éducation, l'égalité, l'emploi, et la durabilité, s’est conclu par l’adoption de « L’Appel de Paris pour le Développement durable par le sport », un texte non contraignant.

Alors que la scène internationale célébrait cet événement, un communiqué publié par le Bureau de Communication du Conseiller-Président Smith Augustin exprimait une indignation face à des accusations de corruption. Selon ce communiqué, ces allégations visent à déstabiliser le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et sont politiquement motivées. Augustin appelle la population à ne pas se laisser distraire par ces accusations et à soutenir les efforts du CPT pour renforcer la démocratie, combattre l'insécurité, réformer la constitution, promouvoir la justice sociale et mettre en œuvre des politiques de redressement économique.

Cependant, les récentes révélations sur une demande présumée de cent millions de gourdes (100 000 000) au Président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), Raoul Pierre-Louis, si ce dernier souhaite conserver son poste, ajoutent une dimension alarmante à ces accusations. Cette situation met en lumière une contradiction flagrante : comment un officiel accusé de corruption peut-il légitimement représenter Haïti dans des initiatives internationales pour le développement durable ?

Il est impératif de s’interroger sur la véritable intention derrière l’utilisation des fonds publics pour des voyages internationaux lorsque des besoins urgents persistent au sein du pays. La population haïtienne, confrontée à des défis quotidiens de sécurité, de pauvreté et de manque d'opportunités, mérite des dirigeants intègres et dévoués à la cause nationale plutôt qu’à des intérêts personnels.

La crédibilité du Conseil Présidentiel de Transition est en jeu. Pour restaurer la confiance du peuple, des actions concrètes doivent être entreprises pour enquêter et, le cas échéant, sanctionner les responsables de ces pratiques corruptrices. Haïti ne peut se permettre de détourner ses ressources précieuses pour des agendas personnels alors que le pays lutte pour sortir de l’impasse socio-économique actuelle.

En conclusion, la présence de Smith Augustin à ce sommet international, dans un contexte d'accusations de corruption, met en évidence la nécessité d'une transparence accrue et d'une reddition de comptes rigoureuse. Pour le bien-être collectif et le développement durable d'Haïti, il est crucial de s'attaquer fermement à la corruption et de garantir que les fonds publics sont utilisés de manière responsable et efficace.