Alors que la violence des gangs plonge Haïti dans une crise humanitaire sans précédent, le Programme alimentaire mondial (PAM) intensifie son intervention pour répondre aux besoins urgents de la population, notamment dans la ville meurtrie de Mirebalais.



Le climat d'insécurité en Haïti continue de se détériorer gravement. Cette semaine, la ville de Mirebalais, dans le département du Centre, a été le théâtre d'attaques sanglantes ayant coûté la vie à plusieurs personnes, dont deux religieuses catholiques romaines de l'Ordre de Sainte-Thérèse, Sœurs Évanette Onezaire et Jeanne Voltaire. Selon l'archevêque métropolitain de Port-au-Prince, Mgr Max Leroy Mésidor, leur assassinat s'inscrit dans une spirale de violences orchestrées par la coalition criminelle « Vivre Ensemble », qui cherche à imposer son contrôle total sur le territoire haïtien.

Les attaques perpétrées par ces groupes armés comprennent les incendies de maisons, la destruction de véhicules et l'usage d'armes automatiques. Cette recrudescence de violence survient alors qu'une mission de sécurité dirigée par le Kenya (MSS), mandatée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2023, tente de stabiliser le pays.

Face à cette urgence humanitaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) un mobiliséa mobilisé ses ressources pour venir en aide aux victimes. À Mirebalais, près de 6 000 personnes ont été déplacées , selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le PAM a déjà distribué des repas chauds à 2 000 d'entre elles. Sur l'ensemble du territoire, plus de 100 000 repas chauds ont été fournis à 15 000 personnes déplacées au cours de la semaine écoulée , dans le cadre d'une réponse rapide aux besoins alimentaires critiques.

Dans un contexte marqué par les barrages routiers, les manifestations et une insécurité croissante à Port-au-Prince, la livraison de l'aide humanitaire reste entravée. Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que 25 000 personnes vivant dans des zones contrôlées par des gangs sont actuellement ciblées par les opérations du PAM, bien qu'elles soient largement coupées du reste du pays.

La crise alimentaire en Haïti atteint un niveau alarmant : la moitié de la population n'a pas accès à une alimentation suffisante. Le PAM tire la sonnette d'alarme sur un déficit de financement de près de 54 millions de dollars pour les six prochains mois , ce qui menace la continuité de ses opérations vitales.

Entre juillet 2024 et février 2025, plus de 4 200 personnes ont été tuées , et 6 000 autres ont été forcées de fuir leur domicile , selon les données des Nations Unies. Dans cette situation dramatique, les mots « urgence humanitaire », « insécurité alimentaire », « aide alimentaire », « violence des gangs en Haïti » et « intervention humanitaire » ne sont plus des concepts abstraits, mais bien le quotidien d'un peuple pris au piège du chaos.

Plus que jamais, une action coordonnée et un soutien international renforcé sont indispensables pour éviter l'effondrement total de la société haïtienne. Le PAM, en première ligne, reste engagé à sauver des vies et à redonner une lueur d'espoir à des milliers de familles haïtiennes abandonnées dans l'ombre du silence mondial.