Les tensions sino-taïwanaises atteignent un nouveau sommet alors que Taipei évoque une invasion imminente. Au-delà du spectre militaire, c’est l’économie mondiale qui vacille, suspendue à la souveraineté de l’île qui fabrique l’intelligence du XXIe siècle.
L’alerte est donnée. Dans un reportage exclusif de Sky News, le vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, François Wu, lance une mise en garde glaçante : « Si la Chine prend Taïwan, ce sera peut-être la fin de Taïwan… mais aussi de notre monde moderne. » Une phrase choc qui reflète bien l’enjeu stratégique colossal : Taïwan n’est plus seulement une question de territoire, c’est la plaque tournante de la haute technologie mondiale.
Pourquoi ce petit territoire de 36 000 km² préoccupe-t-il les plus grandes puissances économiques et militaires de la planète ? La réponse tient en un mot-clé du XXIe siècle : semi-conducteurs. Taïwan produit environ 60 % des puces électroniques mondiales et détient plus de 90 % de la production des puces les plus avancées. Smartphones, supercalculateurs, satellites, missiles, voitures connectées et désormais intelligence artificielle : rien ne fonctionne sans elles.
Alors que les deux porte-avions chinois sont désormais simultanément déployés dans le Pacifique occidental — une première — les marchés financiers s’inquiètent d’une éventuelle rupture d’approvisionnement. Une guerre des puces plongerait le monde dans une crise économique d’ampleur inédite. Pénurie d’équipements, explosion des prix technologiques, ralentissement industriel : l’inflation se transformerait en véritable tempête globale.
Dans ce bras de fer asymétrique, la course à l’autonomie technologique s’accélère. Taïwan prévoit de produire 180 000 drones d’ici 2028, contre 10 000 cette année. Une militarisation industrielle qui témoigne de la gravité de la menace. Les incursions aériennes chinoises se multiplient depuis l’entrée en fonction du président William Lai, et le ton monte chaque semaine à Pékin.
Mais l’inquiétude n’est pas que militaire. Donald Trump, probable candidat républicain à la présidentielle, est directement cité dans le reportage. Selon François Wu, l’ancien président « sait que sans les puces taïwanaises, il ne pourra pas rendre sa grandeur à l’Amérique ». Le dilemme stratégique pour Washington est total : soutenir Taïwan, au risque d’un conflit armé avec la Chine, ou reculer et voir l’architecture numérique mondiale basculer sous domination chinoise.
L’escalade à Taïwan est une question de souveraineté, mais surtout de suprématie technologique. À l’heure où chaque secteur économique dépend de l’électronique de pointe, l’avenir d’un îlot du Pacifique pourrait bien devenir le point de bascule de l’ordre mondial.
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