Un an après l’installation des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CTP), Haïti s’enfonce davantage dans la crise, entre malversations, vol organisé, impunité et gaspillage des ressources publiques. Le rêve d’une transition vers la stabilité s’est transformé en cauchemar pour une population déjà meurtrie.
Le 25 avril 2024, beaucoup d’Haïtiens, bien que sceptiques, espéraient que la mise en place du Conseil Présidentiel de Transition (CTP) marquerait une rupture avec les pratiques du passé. Un an plus tard, le constat est sans appel : le CTP est devenu le symbole d’un système pourri jusqu’à l’os, une coalition toxique d’anciens prédateurs politiques recyclés dans un exercice d’hypocrisie nationale.
Le CTP est une alliance bancale de partis politiques historiquement liés à la corruption, tels que Lavalas, Inite, Pitit Dessalines, PHTK, EDE, tous responsables, à divers niveaux, de la faillite institutionnelle du pays. À défaut de construire, ils se sont partagé les miettes de l’État, négociant des postes au lieu de résoudre la crise sécuritaire, humanitaire et économique qui étrangle la population.
Les fonds publics ont été utilisés sans traçabilité, à coups de contrats surfacturés, de marchés gré à gré, et de nomination de proches sans compétences, dans une logique de clientélisme aggravé. Des millions de dollars d’aide internationale et de ressources fiscales se sont évaporés dans les poches de nouveaux oligarques politiques. La population, elle, attend toujours des services de base, une sécurité minimale, et un plan de redressement.
Alors que les gangs armés ont renforcé leur emprise sur Port-au-Prince et plusieurs autres villes, le CTP a brillé par son inaction. Ses membres, plus préoccupés par leurs privilèges que par la reconstruction du pays, se sont contentés de publier des communiqués creux et de multiplier les promesses sans lendemain. Le secteur de la santé, de l’éducation et de la sécurité est au bord de l’effondrement, pendant que les membres du CTP vivent dans le luxe et le mépris du peuple.
Ce triste anniversaire du 25 avril 2025 est un rappel amer que la “transition” promise n’est qu’un prolongement de la décadence, une répétition cynique des régimes passés, où la corruption, l’impunité et la manipulation de la misère populaire servent de carburant politique. Le peuple haïtien mérite mieux que ce conseil présidentiel illégitime et dénué de toute vision.
Il est temps de tirer les leçons de cet échec retentissant : Haïti ne se relèvera pas avec les mêmes visages, les mêmes alliances mafieuses, et les mêmes pratiques destructrices. Le changement ne viendra pas d’un CTP corrompu, mais d’une mobilisation citoyenne lucide et déterminée à rompre avec le cycle de la trahison nationale.
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