Cuba a récemment accueilli une foire commerciale majeure qui a rassemblé plus de 800 entreprises de plus de 60 pays. L'objectif de cet événement était clair : attirer de nouveaux investissements et défier les sanctions américaines qui ont longtemps dissuadé les entreprises étrangères de s'engager sur l'île communiste.



L'embargo commercial américain, en place depuis la guerre froide, et les répercussions de la pandémie de grippe aviaire ont eu des conséquences significatives sur l'économie cubaine. Le tourisme, qui était l'une des principales sources de revenus du pays, a été durement touché, tandis que les industries nationales ont été réduites à néant. Ces facteurs ont considérablement réduit les liquidités nécessaires à l'importation de produits de base, renforçant ainsi la nécessité d'investissements étrangers.

Ricardo Cabrisas, ministre cubain du commerce extérieur, a souligné la volonté de Cuba de minimiser l'impact négatif du blocus économique, financier et commercial.

Les États-Unis justifient depuis longtemps leur embargo commercial en invoquant la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales à Cuba. Cette politique n'a pratiquement pas évolué au fil des décennies.

Le président cubain Miguel Diaz-Canel a noté la participation "massive" à la foire, considérant que cela reflète la confiance des entreprises envers Cuba. Il a également souligné que cette édition était la plus importante en cinq ans en termes de participation d'entreprises et de pays.

La foire commerciale a attiré des délégations de pays allant de l'Espagne à la Russie, en passant par l'Iran et la Chine. De manière significative, on y trouve également des petites entreprises cubaines privées qui sont réapparues il y a tout juste deux ans, après avoir été interdites pendant des décennies.

Jay Brickman, vice-président de la société de transport maritime et de logistique Crowley, a noté un changement majeur cette année, avec un accent accru sur les entreprises privées. Il a souligné que le gouvernement cubain dépendait désormais davantage des petites et moyennes entreprises que des entités étatiques.

Cependant, le financement de ces entreprises reste entravé par les sanctions américaines, et les entreprises étrangères font face à des réglementations locales, de la bureaucratie et des problèmes liés à la monnaie et aux paiements, qui rendent difficile la réalisation d'affaires à Cuba.

En septembre, l'administration Biden avait laissé entendre qu'elle présenterait de nouvelles mesures réglementaires pour soutenir les entreprises privées naissantes à Cuba, mais ces règles ne sont pas encore en vigueur.

Quelques entrepreneurs étrangers, comme Hugo Cancio, un homme d'affaires d'origine cubaine de Miami, ont réussi à obtenir des autorisations des États-Unis et de Cuba. M. Cancio a annoncé le lancement d'une nouvelle marque de produits alimentaires à Cuba cette semaine, montrant ainsi les possibilités offertes par une période d'ouverture économique.

Sources : zonebourse