Face aux déclarations controversées de Jean-François Laberge sur les immigrants haïtiens, l’écrivain haitiano-canadien Dany Laferrière répond avec fermeté, rappelant que ceux qu’on traite aujourd’hui de “misère du monde” seront demain “la richesse du Québec”.
Les propos du ministre québécois Jean-François Laberge, déclarant que « le Québec ne peut pas accueillir toutes les misères du monde », ont suscité une vive polémique, notamment au sein de la communauté haïtienne. Cette phrase visait en particulier les migrants haïtiens fuyant les États-Unis pour se réfugier au Canada, en quête d’un avenir plus sûr et plus digne.
L’écrivain et académicien Dany Laferrière, figure emblématique de la littérature et de la culture haïtienne au Canada, n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration percutante, il a rappelé la valeur et le potentiel des migrants haïtiens :
« C’est injuste de traiter les Haïtiens de 'misère du monde' quand nous savons qu’ils seront la richesse du Québec dans moins d’une génération. »
Cette réponse résonne comme un plaidoyer en faveur de l'intégration et de la reconnaissance du rôle positif de la diaspora haïtienne au Québec. Dany Laferrière met en lumière l’apport humain, économique, culturel et social des immigrés, loin des caricatures et des discours alarmistes. Il souligne que l’histoire du Québec, comme celle de tout le Canada, s’est construite grâce à la contribution de nombreuses communautés immigrantes, dont celle des Haïtiens, installés massivement dans la province depuis les années 1970.
La déclaration du ministre, largement relayée sur les réseaux sociaux, a ravivé les débats sur la politique d’immigration canadienne et québécoise, dans un contexte de tensions liées aux mouvements migratoires transfrontaliers. Alors que de nombreux Haïtiens traversent la frontière américaine pour demander l’asile au Canada, notamment par le chemin Roxham, les discours politiques oscillent entre ouverture humanitaire et crispations identitaires.
Pour Laferrière, il ne s’agit pas seulement d’une question politique, mais d’une question de dignité, de justice et de vision. Les Haïtiens qui arrivent aujourd’hui au Québec « ne fuient pas par plaisir, mais par nécessité », et leur intégration, soutient-il, enrichira la société québécoise, comme l’ont déjà fait plusieurs générations avant eux.
Cette prise de position, portée par une voix respectée et influente, invite à une réflexion plus humaine et constructive sur l’immigration, loin des préjugés et des formules réductrices. Le Québec, terre d’accueil et de diversité, a tout à gagner en reconnaissant la valeur de chaque individu, indépendamment de ses origines.
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