Les récentes tensions diplomatiques entre Haïti et la République Dominicaine ont suscité un exode massif d'Haïtiens vivant de l'autre côté de la frontière. Cette situation préoccupante découle en grande partie des relations diplomatiques amicales entre les deux pays et est exacerbée par la crise en cours autour de la rivière Massacre.



La République Dominicaine et Haïti partagent une frontière commune de plus de 300 kilomètres, une relation complexe marquée par des périodes de tension et de coopération. Récemment, cependant, ces relations ont atteint un nouveau niveau de discorde en raison de la construction d'un canal sur la rivière Massacre, côté haïtien. Cette construction a déclenché une série de désaccords et de mesures unilatérales, notamment la fermeture de la frontière par le président dominicain, Luis Abinader.

Le président dominicain a ordonné la fermeture de la frontière dans le but de faire pression sur Haïti pour arrêter la construction du canal, arguant que les Dominicains dépendent de la rivière Massacre pour leur approvisionnement en eau. Les Haïtiens, quant à eux, défendent le projet, affirmant qu'il répond à un besoin essentiel en matière d'infrastructures et de développement.

Le ministre dominicain de l'Industrie, du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises (MPEP), Víctor Bisonó, a annoncé que depuis la fermeture de la frontière entre la République Dominicaine et Haïti, environ 100 000 ressortissants haïtiens sont retournés dans leur pays. Cette décision de fermeture de la frontière a été prise par le gouvernement dominicain en réponse à une série d'incidents, dont un incendie suspect qui a dévasté une partie du marché frontalier de Dajabon.

Hier, à Ouanaminthe, dans le Nord-Est d'Haïti, des commerçants haïtiens ont été autorisés à se rendre à Dajabon pour récupérer ce qui restait de leurs marchandises. Ces commerçants ont été parmi les plus durement touchés par les récents événements. Le ministre Bisonó a souligné que la frontière entre les deux pays était devenue un point de passage incontrôlable, ce qui a motivé le président Luis Abinader à ordonner la mise en place d'un registre biométrique pour mieux surveiller les mouvements à la frontière.

Ces déclarations ont été faites par le ministre lors de son intervention à une émission matinale diffusée sur Telemicro canal 5 et rapportées par le journal dominicain Hoy. La situation à la frontière continue de susciter des préoccupations et de mettre en évidence la nécessité de trouver des solutions durables pour gérer les mouvements de population entre les deux pays voisins.

La fermeture de la frontière a eu des répercussions considérables sur les communautés transfrontalières qui dépendent du commerce et des relations familiales de part et d'autre de la frontière. Des milliers d'Haïtiens vivant en République Dominicaine ont été contraints de quitter le pays en raison de la fermeture de la frontière et des conditions économiques précaires.

Le départ massif des Haïtiens de la République Dominicaine met en évidence l'impact des relations diplomatiques tendues sur les populations vulnérables. Les gouvernements des deux pays doivent œuvrer à trouver une solution pacifique à la crise de la rivière Massacre et à restaurer des relations diplomatiques constructives pour le bien-être des communautés de part et d'autre de la frontière.

Il est essentiel de reconnaître que derrière les conflits diplomatiques se trouvent des vies humaines en détresse. L'exode massif met en lumière la nécessité d'approches coopératives pour résoudre les différends et favoriser un environnement stable pour les populations frontalières. Alors que la crise de la rivière Massacre continue de faire des vagues, il est essentiel que les deux nations trouvent des solutions pour atténuer les souffrances des communautés affectées par ces événements.

Crédit Photo: Loop