Dans un rapport explosif, l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) recommande des poursuites judiciaires contre l’ancien directeur de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE), Stéphane Vincent, pour sa responsabilité présumée dans un vaste réseau de fraude impliquant la production illégale de passeports.
Une nouvelle affaire de corruption secoue les institutions haïtiennes. Cette fois, c’est au sein de la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE) qu’une opération illégale a été mise au jour. L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a révélé, dans un rapport officiel, qu’un système parallèle clandestin avait été mis en place par l’ancien directeur de l’institution, Stéphane Vincent, causant un préjudice financier majeur à l’État haïtien.
Selon les conclusions de l’ULCC, Stéphane Vincent aurait utilisé un compte illégal intégré au système informatique officiel de l'immigration, enregistré sous le nom fictif de Fernando Victor, avec l’identifiant : "CN=0099695897.OU=User.OU=Imago.DC.". Ce compte aurait permis le traitement de 736 demandes de passeport sans passer par les voies réglementaires.
Plus grave encore, 556 de ces passeports auraient été produits sans paiement des timbres légaux à la Direction Générale des Impôts (DGI), notamment via les bureaux de SONAPI et de Pétion-Ville. Une méthode frauduleuse qui aurait conduit à un détournement estimé à 3,656,000 gourdes au détriment du Trésor public.
L’ULCC appelle désormais la justice haïtienne à enclencher l’action publique contre Stéphane Vincent et ses présumés complices, accusés d’abus de fonction, faux en écriture publique, usage de faux, et détournement de fonds publics.
Cette affaire rappelle l’urgence de renforcer la transparence dans la gestion des institutions publiques, en particulier celles liées à des documents aussi sensibles que les passeports, dans un contexte où la corruption gangrène l’administration haïtienne et érode la confiance des citoyens dans l’État de droit.
Laisser un commentaire