Le Parlement iranien approuve la possibilité de fermer le détroit d’Ormuz, menaçant un couloir stratégique par lequel transite près de 20 % du pétrole mondial. Dans un contexte de fortes tensions régionales, cette décision fait trembler les marchés et réactive le spectre d’un choc énergétique mondial.
Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient au Moyen-Orient, l’annonce faite par le Parlement iranien d’autoriser la fermeture du détroit d’Ormuz agit comme une onde de choc sur l’économie mondiale. Cette décision symbolique — la validation finale relevant encore du haut commandement iranien — envoie un signal clair : l’énergie reste au cœur du bras de fer stratégique entre Téhéran, Washington, Tel-Aviv et les puissances régionales.
Le détroit d’Ormuz est l’un des points de passage maritime les plus critiques au monde. Environ un baril de pétrole sur cinq y transite chaque jour, reliant les producteurs du Golfe — Arabie saoudite, Émirats, Koweït, Iran, Irak — aux consommateurs mondiaux. Toute perturbation sérieuse dans ce couloir ferait instantanément grimper les prix du brut et menacerait l’équilibre énergétique de nombreuses économies.
Les marchés n’ont pas tardé à réagir : les cours du pétrole ont bondi de plus de 6 % en l’espace de 48 heures, et les prévisions font état d’un possible franchissement du seuil de 120 dollars le baril si la menace se concrétise. Le litre d’essence pourrait alors dépasser les 3 $ aux États-Unis, et bien davantage en Europe. Une inflation importée qui mettrait à mal les politiques monétaires déjà sur la corde raide des grandes banques centrales.
Pour l’Iran, cette posture s’inscrit dans une stratégie de dissuasion. En brandissant la fermeture d’Ormuz, la République islamique rappelle qu’elle conserve un levier puissant face aux sanctions économiques et aux pressions militaires. Mais cette menace est à double tranchant : l’Iran dépend aussi du détroit pour écouler ses propres exportations de pétrole, notamment vers la Chine. Une fermeture totale serait donc économiquement suicidaire.
Au-delà des effets immédiats, cette crise révèle à nouveau la vulnérabilité du système énergétique mondial, encore profondément ancré dans les hydrocarbures. Alors que la transition énergétique progresse à un rythme inégal, les infrastructures critiques comme Ormuz restent des points névralgiques, exposés à tous les vents géopolitiques.
Plus que jamais, la stabilité économique mondiale dépend de la capacité des puissances à sécuriser ces routes de l’énergie tout en accélérant la diversification des sources et des approvisionnements. En attendant, le détroit d’Ormuz reste, pour l’économie globale, un baromètre instable aux conséquences planétaires.
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