Les États-Unis franchissent un seuil inédit avec une dette publique dépassant 122 % du PIB, pesant lourdement sur les finances nationales. Le paiement des intérêts engloutit désormais 65 % des recettes fiscales, signe d’une situation budgétaire sous forte tension.
La dette publique américaine a atteint un niveau record, franchissant la barre des 37 200 milliards de dollars, soit 122 % du produit intérieur brut (PIB). Cette explosion de l’endettement traduit une dynamique budgétaire préoccupante, qui pèse directement sur la capacité de financement et la stabilité économique du pays.
En mai, 65 % des recettes issues de l’impôt sur le revenu ont été consacrées au paiement des intérêts de cette dette abyssale, dont le coût annuel avoisine désormais 1 200 milliards de dollars. À titre de comparaison, ce montant excède de loin le budget consacré à la défense américaine, fixé à 880 milliards de dollars. Cette situation illustre l’intensité du fardeau financier qui pèse sur l’économie américaine.
Le déficit fédéral continue lui aussi de creuser, atteignant 6,4 % du PIB en 2024. Par ailleurs, la récente loi budgétaire portée par l’administration Trump devrait aggraver le déficit à hauteur de 2 400 milliards de dollars sur la prochaine décennie, une perspective alarmante qui alimente les inquiétudes des agences de notation. Moody’s a d’ailleurs retiré la note maximale Aaa aux États-Unis, signalant un risque accru sur la capacité du pays à gérer sa dette.
Cette situation engendre une montée des taux d’intérêt sur les obligations d’État à 10 et 30 ans, signe que les investisseurs exigent désormais des rendements plus élevés pour compenser le risque croissant. Cette hausse des taux pourrait renchérir davantage le coût du service de la dette, alimentant un cercle vicieux difficile à casser.
Gilles Moec, économiste chez AXA, pointe du doigt l’absence d’un véritable débat politique sur la réduction des déficits : « Il n’y a plus vraiment de discussion autour de la nécessaire correction ». Cette absence de volonté politique compromet la viabilité à long terme des finances publiques américaines et alimente l’incertitude sur les marchés financiers mondiaux.
Avec une dette publique qui atteint des sommets sans précédent, les États-Unis se retrouvent face à un défi majeur : réconcilier croissance économique, maîtrise budgétaire et confiance des investisseurs pour éviter une crise financière aux répercussions globales.
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