Alors qu’ils tentaient de visiter un centre de suivi des immigrants sans statut légal, deux représentants du Congrès américain ont été empêchés d’accéder au site, alimentant les tensions autour des pratiques de l’administration Trump en matière d’immigration.



Les représentants démocrates Raja Krishnamoorthi et Jonathan Jackson se sont rendus mardi dans un centre du South Loop à Chicago, utilisé pour le contrôle régulier des immigrés en situation irrégulière vivant aux États-Unis. Malgré leur statut d’élus fédéraux, les deux congressmen ont été refoulés par un agent non identifié, qui, selon eux, portait un masque pour dissimuler son identité. Ce refus d'accès à une installation financée par des fonds publics a immédiatement soulevé des questions de transparence et de responsabilité.

« Nos électeurs veulent des réponses sur le fonctionnement de ces installations. Ce sont des centres opaques, financés par l’argent public, et pourtant fermés à ceux qui sont censés les superviser », a déclaré Krishnamoorthi.

Malgré leur insistance, les deux représentants ont vu la police de Chicago être appelée pour les expulser du site, considéré pourtant comme propriété fédérale. Une intervention qu’ils dénoncent comme une tentative d’intimidation orchestrée par l’ICE, dans un contexte de politique migratoire de plus en plus agressive menée par l’administration Trump.

« Les familles ne devraient pas vivre dans la peur. Ce que fait l’administration Trump est injuste, brutal et contrevient au droit américain », a ajouté Jackson, en faisant référence aux arrestations massives dans la région de Chicago.

La visite avortée intervient alors que la tension monte entre les autorités locales et fédérales. Le 4 juin dernier, plusieurs immigrants ont été arrêtés à la sortie du même centre, suscitant une vive émotion dans la communauté et déclenchant des manifestations.

Parmi les visiteurs du jour : la mère de deux membres de la Garde nationale américaine, convoquée par un simple SMS. Ses fils, inquiets de son éventuelle détention, l’ont accompagnée. « On a peur qu’elle soit arrêtée, et qu’on ne soit pas là pour elle », a confié Andres Reyes.

Selon Sam Olson, directeur du bureau ICE de Chicago, les arrestations concernent des personnes ayant reçu une ordonnance finale d’expulsion par un juge d’immigration. Pourtant, le manque de communication et la façon dont les agents ICE gèrent les procédures suscitent l’indignation. À sa sortie du bâtiment après trois heures d’entretien, la mère des soldats n’a fait aucune déclaration : son fils affirme qu’un agent lui aurait demandé de ne pas parler à la presse, une tentative d’intimidation selon lui.

Source : ABC7 Chicago