Le conseil d’administration de Tesla a soumis aux actionnaires un plan de rémunération inédit qui pourrait propulser Elon Musk vers un record historique : franchir le cap symbolique du trillion de dollars. Un pari colossal sur l’avenir de Tesla et sur la vision de son dirigeant.



Le document officiel présenté cette semaine fixe les bases d’un plan de rémunération qui redéfinit les standards de la gouvernance d’entreprise. Elon Musk recevrait 29 milliards de dollars en actions restreintes pour rester à la tête de Tesla jusqu’en 2030, mais le vrai enjeu se situe ailleurs : si le constructeur atteint ses objectifs stratégiques majeurs — robotaxis autonomes, percée dans l’intelligence artificielle et expansion mondiale — la valeur totale du package pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars.

En clair, Musk pourrait devenir le premier PDG trillionaire de l’histoire, une perspective qui fait déjà trembler les marchés. L’annonce a fait progresser le titre Tesla de +2 % en préouverture, mais la capitalisation boursière reste sous pression, le cours ayant perdu près de 18 % depuis janvier.

Les partisans du plan soulignent que Musk demeure le seul capable de transformer Tesla en géant technologique IA-first, au-delà de l’automobile électrique. Son influence serait déterminante pour attirer les meilleurs ingénieurs face à une concurrence féroce menée par Google, Apple, Nvidia ou encore BYD. Pour le conseil d’administration, verrouiller la présence de Musk est un gage de crédibilité stratégique et un moyen de garder Tesla au centre de la révolution numérique.

Mais les critiques fusent : plusieurs investisseurs institutionnels dénoncent une rémunération « démesurée et déconnectée de la performance réelle », pointant du doigt le contraste entre la chute récente de l’action et l’ampleur du bonus. Pour eux, un tel plan crée un précédent dangereux en matière de gouvernance et alimente le débat sur les inégalités dans le capitalisme moderne.

Au fond, ce bras de fer illustre une interrogation centrale : Tesla doit-elle payer le prix d’un package de 1 000 milliards de dollars pour retenir Musk et rester en tête dans la course à l’innovation, ou s’expose-t-elle à une bulle de gouvernance sans précédent ?

La question est désormais entre les mains des actionnaires. Leur vote déterminera non seulement l’avenir de Tesla, mais peut-être aussi une page entière de l’histoire économique mondiale.