Entre les décisions de la Fed, les secousses des marchés financiers et la montée en flèche de l’or, la semaine économique a été marquée par des signaux contradictoires. Tandis que la Réserve fédérale américaine adopte une posture attentiste, l’Europe ajuste sa stratégie face aux défis du Pacte vert et de l’Union des marchés de capitaux. De leur côté, les investisseurs réorientent leurs portefeuilles, craignant les turbulences de Wall Street et l’intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.



L’annonce tant attendue de la Réserve fédérale américaine (Fed) est finalement tombée : les taux d’intérêt resteront inchangés, malgré les inquiétudes de Wall Street et les signaux économiques mitigés. La prudence de la Fed reflète un équilibre délicat entre la lutte contre l’inflation et le risque de ralentissement économique. Cette posture a nourri les spéculations sur de potentielles baisses de taux plus tard dans l’année, suscitant un soulagement relatif parmi les investisseurs.

Parallèlement, l’Europe tente de rassurer ses entreprises en revoyant le calendrier d’application du Pacte vert, une décision stratégique pour éviter une fuite des investissements face à l’incertitude réglementaire. Dans le même temps, Bruxelles cherche à renforcer la surveillance des marchés financiers avec l’Union des marchés de capitaux (UMC), une initiative controversée qui divise les États membres.

Les tensions géopolitiques ont également pesé lourdement sur l’économie mondiale cette semaine. Alors que la City de Londres accélère sa dérégulation en anticipation d’un possible retour de Donald Trump, Moscou autorise une poignée de gestionnaires américains à céder leurs actifs en Russie, une première depuis le début du conflit en Ukraine.

Sur les marchés financiers, la frilosité des investisseurs s’est traduite par un désengagement massif des actions américaines, une tendance confirmée par les dernières analyses de Bank of America. La montée des incertitudes a profité à l’or, dont l’once a franchi la barre des 3.000 dollars, atteignant même 3.038 dollars en cours de semaine. Certains experts estiment que ce mouvement haussier pourrait se poursuivre jusqu’à 3.500 dollars, alimenté par les craintes inflationnistes et la quête de valeurs refuge.

Enfin, la guerre commerciale entre Washington et Pékin s’intensifie avec de nouvelles restrictions sur les métaux stratégiques. La décision de l’administration américaine de stimuler la production nationale de terres rares a déclenché une réaction en chaîne sur le marché du cuivre, dont les prix ont bondi de 26 % depuis le début de l’année.

En toile de fond, l’euro tente de s’affirmer face au dollar, porté par l’augmentation des dépenses militaires européennes et les incertitudes qui entourent la politique économique américaine. Cette dynamique pourrait toutefois être freinée par la méfiance persistante des Européens vis-à-vis de l’euro numérique, un projet qui peine encore à convaincre.

Alors que les marchés restent en proie à une forte volatilité, la prochaine réunion de la Fed et l’évolution des tensions commerciales entre les grandes puissances seront scrutées de près. Une chose est sûre : l’économie mondiale navigue plus que jamais entre espoir de stabilisation et risques systémiques.