Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a affrété un vol charter transportant 64 migrants du Honduras et de Colombie, dans le cadre d’un nouveau programme d’auto-expulsion volontaire offrant une allocation de 1 000 dollars. L'initiative soulève des inquiétudes parmi les spécialistes du droit migratoire.
Washington D.C., 20 mai 2025 — Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a réalisé son premier vol charter dans le cadre de son programme controversé d'auto-expulsion volontaire, transportant 64 migrants honduriens et colombiens vers leurs pays d'origine. Cette initiative, lancée par l’administration Trump, vise à encourager les étrangers en situation irrégulière à quitter les États-Unis volontairement en échange d’un soutien logistique, d’une aide au voyage et d’une allocation de 1 000 dollars.
Selon le DHS, les passagers de ce vol ont accepté volontairement de quitter le territoire américain via l’application CBP Home, une version remaniée de CBP One, qui était utilisée sous l’administration Biden pour les demandes d’asile. « Il s’agissait d’un vol charter volontaire, et non d’une opération de contrôle de l’ICE », a précisé l’agence fédérale dans un communiqué de presse.
Le programme permet aux migrants de retourner légalement un jour aux États-Unis, selon le DHS, à condition qu’aucune autre violation de la loi ne leur soit reprochée. Le processus accorde aux participants trois semaines pour organiser leur départ, soulageant ainsi la pression liée aux expulsions forcées et offrant un retour « digne » dans leur pays d’origine.
Des images officielles publiées par le DHS montrent des migrants souriants, accueillis à leur arrivée par des représentants gouvernementaux, certains recevant des jouets pour les enfants. Au Honduras, une aide de 100 dollars et des bons d’alimentation ont également été distribués aux rapatriés.
Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité. L’American Immigration Lawyers Association (AILA) a fermement mis en garde les migrants contre ce programme, dénonçant une manœuvre trompeuse de l’administration. « Ce programme donne l’impression fausse qu’il est sans conséquence, alors que des interdictions de retour ou des sanctions migratoires peuvent s’appliquer », a déclaré l’association.
Elle recommande vivement de consulter un avocat spécialisé en immigration avant toute démarche, soulignant les risques juridiques méconnus par la plupart des migrants, souvent sans accompagnement légal.
Ce programme d’auto-expulsion rémunérée s’inscrit dans une stratégie migratoire plus dure sous l'administration Trump, visant à réduire les arrivées irrégulières tout en évitant les critiques sur les déportations forcées. Le DHS présente ce système comme une alternative humaine, mais les critiques y voient une politique de façade, où la vulnérabilité des migrants est exploitée.
Source : The Hill
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