Alors que l’Union européenne s’apprête à activer son système de contrôle aux frontières, des discussions émergent déjà sur un possible renchérissement de l’autorisation de voyage européenne.
Prévu pour entrer en vigueur fin 2026, l’ETIAS (Système européen d’information et d’autorisation de voyage) pourrait déjà coûter plus cher que prévu. Fixé à 7 euros depuis 2018, le tarif de cette autorisation — inspirée de l’ESTA américain — serait désormais dans le viseur de Bruxelles, en quête de nouvelles recettes pour combler la dette post-Covid estimée à 350 milliards d’euros.
Selon des informations relayées par POLITICO, plusieurs diplomates européens évoquent en coulisses une augmentation progressive du prix de l’ETIAS. L’objectif : indexer le tarif sur l’inflation et les coûts techniques liés au développement du système, tout en préservant les contribuables européens. Une stratégie qui aurait l’avantage politique de viser principalement les visiteurs étrangers — Britanniques, Américains, Canadiens ou Japonais — plutôt que les citoyens de l’Union.
Bien que modeste à l’échelle budgétaire — l’ETIAS pourrait rapporter environ 200 millions d’euros par an, loin des 30 milliards à rembourser chaque année dès 2028 — cette augmentation symbolique incarne la volonté de diversification des ressources propres de l’UE. Elle s’inscrirait aussi dans une politique plus large, qui inclurait l’instauration d’une taxe sur les colis à bas prix venus de plateformes comme Shein ou Temu.
Comparativement, le système américain facture 21 dollars, le Royaume-Uni 16 livres sterling. L’Europe, avec ses 7 euros annoncés, resterait donc largement en dessous de ses homologues internationaux, renforçant la faisabilité d’un ajustement tarifaire sans trop d’opposition.
Cependant, cette possible hausse intervient dans un contexte de méfiance croissante envers la bureaucratie européenne. Plusieurs reports de l’ETIAS et de l’EES (système d’entrée/sortie des voyageurs) ont déjà alimenté les critiques. Une augmentation prématurée du prix pourrait renforcer ce scepticisme, à moins d’être justifiée par une communication transparente et un service réellement opérationnel.
Rappelons que l’ETIAS sera obligatoire pour les ressortissants de plus de 60 pays dispensés de visa souhaitant entrer dans l’espace Schengen. Valable trois ans, il permettra de circuler librement dans les 30 pays européens concernés. Sa mise en œuvre, repoussée à plusieurs reprises, est désormais attendue pour fin 2026, précédée par le déploiement de l’EES dès octobre 2025.
Si rien n’est encore décidé, la révision du budget européen prévue le 16 juillet 2025 pourrait officialiser ce changement de cap tarifaire. Pour les voyageurs, un signe clair : l’Europe entre dans une ère de contrôle numérique… mais aussi de réalisme budgétaire.
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