Le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé dans le Federal Register (FRN 2025-12224) la fin du Statut de Protection Temporaire (TPS) pour Haïti, une mesure qui entrera en vigueur le 3 septembre 2025.
Cette décision, attendue avec anxiété par des milliers d’Haïtiens vivant légalement aux États-Unis sous la protection du TPS, repose sur plusieurs justifications invoquées par le DHS, que nous détaillons ici.
Selon le DHS, le Département d’État et les agences de renseignement américaines, les conditions qui avaient motivé l’instauration du TPS pour Haïti ne sont plus considérées comme temporaires. Ils estiment que les crises politiques, économiques et sociales, qui persistent depuis plusieurs années, ne relèvent plus d’un contexte d’urgence, mais d’une situation structurelle à laquelle le TPS n’est pas censé répondre.
Dans le cadre d’un décret présidentiel signé par Donald Trump, une analyse sur la capacité des pays à fournir des informations d’identification fiables a identifié Haïti comme étant incapable de le faire efficacement. Pour les autorités américaines, l’incapacité d’Haïti à vérifier l’identité de ses ressortissants et à coopérer en matière de sécurité accroît le risque d’infiltration de personnes potentiellement dangereuses.
Le DHS souligne également une hausse alarmante du nombre d’Haïtiens interpellés à la frontière sud des États-Unis : 56 000 en 2022, 163 000 en 2023 et plus de 220 000 en 2024. Selon eux, le TPS aurait encouragé des milliers de migrants à entreprendre des trajets périlleux, notamment par la jungle du Darién. Le gouvernement estime que la continuité du TPS alimente des flux migratoires incontrôlés.
Enfin, le DHS évoque des risques sécuritaires internes. Ils affirment que certains Haïtiens sous TPS ont fait l’objet d’enquêtes pour fraude, sécurité publique ou menaces à la sécurité nationale. Ils citent notamment l’arrestation en janvier 2025 de Wistegeuns Jean Quely Charles, présenté comme un membre de gang haïtien, impliqué dans plus de 17 infractions graves aux États-Unis.
La fin du TPS pour Haïti signifie que les bénéficiaires actuels perdront leur protection légale à partir du 3 septembre 2025, sans possibilité d’extension automatique. Toutefois, le DHS garantit un préavis de 60 jours avant toute mesure d’expulsion, conformément à la loi.
Pour le gouvernement américain, cette décision vise à restaurer l’intégrité du système migratoire et à protéger la sécurité nationale. Mais pour les associations de défense des droits des migrants, il s’agit d’une décision brutale et inhumaine, qui menace de briser des vies et de renvoyer des familles dans un pays toujours en crise.
Une chose est sûre : la fin du TPS pour Haïti marque un tournant majeur pour la diaspora haïtienne aux États-Unis, avec des conséquences profondes sur le plan juridique, social et humanitaire.
Source : https://public-inspection.federalregister.gov/2025-12224.pdf
Laisser un commentaire