Le 7 juillet 2025, l’USCIS a officiellement annoncé dans le Federal Register la révocation du statut de protection temporaire (TPS) pour environ 72 000 Honduriens et 4 000 Nicaraguayens vivant aux États-Unis depuis les années 1990.



Cette décision marque un tournant majeur dans la politique migratoire américaine. Le Département de la Sécurité intérieure (DHS), à travers les Services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis (USCIS), a donné à ces bénéficiaires un délai de 60 jours pour se conformer à la nouvelle directive : changer de statut migratoire ou quitter le pays.

Le TPS avait été accordé à ces ressortissants d’Amérique centrale en réponse à des catastrophes naturelles et à des crises humanitaires sévères dans leurs pays d’origine. Pour de nombreux bénéficiaires, ce programme leur a permis de travailler légalement, fonder une famille et contribuer à l’économie américaine pendant plus de trois décennies.

Mais selon les autorités, les conditions ayant justifié ces protections ne seraient plus réunies. Cette décision a été vivement critiquée par les associations de défense des droits des immigrés, qui y voient une attaque contre des communautés intégrées de longue date aux États-Unis.

De nombreux bénéficiaires du TPS hondurien et nicaraguayen sont arrivés aux États-Unis dans les années 1990, souvent à la suite de tempêtes dévastatrices comme l’ouragan Mitch. Beaucoup sont aujourd’hui parents d’enfants américains, salariés ou propriétaires d’entreprise. Pour eux, le retour forcé dans des pays où ils n’ont parfois plus aucun lien est une perspective tragique.

L’USCIS souligne toutefois que les personnes concernées peuvent chercher à ajuster leur statut si elles sont admissibles à un autre programme d’immigration – ce qui reste une option limitée pour la majorité d’entre elles. Sans changement de statut ou départ volontaire, ces anciens bénéficiaires deviennent automatiquement en situation irrégulière, exposés à des procédures d’expulsion.

Cette annonce s’inscrit dans une série de mesures plus strictes prises par l’administration actuelle, dans le cadre de sa politique de fermeté migratoire. Elle soulève également des inquiétudes quant à une possible extension de ces mesures à d’autres nationalités actuellement sous TPS.

À partir de septembre 2025, des milliers de familles pourraient se retrouver dans une insécurité juridique et sociale sans précédent. Les ONG appellent d’ores et déjà à un sursis humanitaire ou à une solution législative pour éviter une crise humanitaire sur le sol américain.

Source : Newsweek