Gonaïves, ou Gonayiv en créole haïtien, est une commune d'Haïti qui occupe une place spéciale dans l'histoire et la culture du pays. Située dans le département de l'Artibonite, cette ville a été fondée le 19 juillet 1422 par des Amérindiens qui lui donnèrent le nom de Gonaibo, en référence à une localité du caciquat de la Maguana. De plus, elle est devenue célèbre en tant que "Cité de l'Indépendance" en raison de son rôle historique.



Gonaïves est reconnue comme le berceau de l'Indépendance d'Haïti, car c'est ici que l'indépendance a été proclamée le 1er janvier 1804. Chaque année, le 1er janvier, la ville célèbre cet événement majeur avec des défilés et des festivités. Gonaïves est également le lieu où Jean-Jacques Dessalines a été désigné comme l'autorité suprême et où l'acte officiel de l'indépendance a été rédigé et signé à l'habitation Vernet. La ville commémore cet événement historique avec un mémorial de l'indépendance situé à l'angle des rues Liberté et Toussaint Louverture.

Gonaïves occupe une position stratégique en Haïti, servant de carrefour vers des villes importantes telles que le Cap-Haïtien, Port-de-Paix et Hinche via Saint-Michel-de-l'Attalaye. Cependant, la ville est vulnérable aux crues catastrophiques de la rivière La Quinte, qui entoure la ville à l'est. Cette rivière reçoit les eaux de plusieurs affluents, tels que les rivières Bayonnais, Ennery, La Branle et Tête Source. Des projets de réhabilitation de la rivière La Quinte sont en cours pour prévenir les inondations.

Gonaïves est la troisième ville la plus peuplée d'Haïti, avec une population estimée à environ 300 000 habitants. La ville elle-même compte environ 228 725 habitants, selon une estimation en 2009. La ville est un centre culturel et économique essentiel de la région de l'Artibonite.

La ville des Gonaïves a joué un rôle crucial dans l'histoire d'Haïti. C'est ici que Toussaint Louverture a été arrêté en 1802 avant d'être embarqué vers la France. De plus, la ville a été le théâtre de réunions historiques le 1er janvier 1804, lorsque l'indépendance a été déclarée et que Jean-Jacques Dessalines a été désigné comme chef suprême.

Les Gonaïves ont également été le siège de la Constituante en 1889 et 1950, chargée de rédiger les constitutions de ces années. La ville a connu des moments sombres lors du règne dictatorial après un coup d'État contre Jean-Bertrand Aristide en 1994. En 2003, une rébellion a éclaté à Gonaïves après l'assassinat d'Amiot Métayer, et elle s'est étendue à d'autres parties du pays, entraînant le départ d'Aristide en 2004.

La ville a également été frappée par des catastrophes naturelles, notamment l'ouragan Jeanne en 2004 et l'ouragan Ike en 2008. Ces tempêtes ont causé d'énormes dégâts et des pertes en vies humaines.

Gonaïves possède un riche patrimoine culturel. La ville abrite la cathédrale Saint-Charles-Borromée, également connue sous le nom de Cathédrale du Souvenir. Le port de Gonaïves, qui servait autrefois à l'embarquement de produits agricoles, possède une histoire maritime intéressante. La ville est également connue pour ses kabbales vaudou, où d'importantes cérémonies sont organisées en l'honneur des esprits vaudou.

La gastronomie gonaivienne est caractérisée par le plat préféré des habitants, le riz avec Lalo, une préparation culinaire typique d'Haïti.

Sur le plan sportif, Gonaïves est le foyer de deux équipes de football, le Racing Football Club et l'Éclair Athletic Club, qui participent au championnat national de première division.

Gonaïves est une ville emblématique qui joue un rôle essentiel dans l'histoire et la culture d'Haïti. Elle continue de célébrer son héritage en tant que "Cité de l'Indépendance" tout en faisant face à des défis liés aux inondations causées par la rivière La Quinte et aux catastrophes naturelles récurrentes. La ville reste un symbole de la lutte pour l'indépendance et un centre culturel et économique vital pour la région de l'Artibonite.