Face aux nouveaux prélèvements imposés par Washington, Ottawa riposte avec des tarifs douaniers massifs visant l’industrie américaine. Une escalade qui menace l’économie nord-américaine.
Le ton monte entre les États-Unis et le Canada. Après l’annonce de Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les importations canadiennes et mexicaines, le gouvernement de Justin Trudeau a répliqué avec un plan de sanctions économiques d’une ampleur inédite : 107 milliards de dollars de tarifs sur les produits américains.
Dès ce mardi, une première vague de taxes de 25 % touchera pour 30 milliards de dollars d’exportations américaines. Une seconde salve, prévue dans trois semaines, concernera 125 milliards de dollars de produits stratégiques, notamment l’acier, l’aluminium et l’automobile. Cette décision radicale vise à dissuader Washington de poursuivre son offensive protectionniste, qui fragilise un commerce bilatéral de plus de 900 milliards de dollars par an.
Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir. Le dollar canadien a chuté, entraînant avec lui l’indice S&P/TSX Composite qui a perdu 1,5 %, sa plus forte baisse depuis décembre. Les investisseurs redoutent une intervention de la Banque du Canada, qui pourrait réduire ses taux d’intérêt pour amortir le choc économique. Selon ses prévisions, une guerre commerciale prolongée pourrait contracter le PIB canadien de près de 3 % en deux ans, mettant en péril la croissance et l’emploi.
Les conséquences de cette escalade ne se limiteront pas aux frontières canadiennes. Aux États-Unis, la flambée des prix sur les produits importés, combinée à la baisse de la demande pour les biens canadiens, risque de ralentir l’activité industrielle et de perturber les chaînes d’approvisionnement. Si Donald Trump affiche sa volonté de protéger l’économie américaine, il prend aussi le risque d’affaiblir certains de ses propres secteurs-clés, notamment l’automobile et l’énergie.
Le bras de fer entre les deux nations nord-américaines illustre les dérives du protectionnisme à outrance. Plutôt que de renforcer l’économie nationale, cette surenchère de barrières tarifaires menace la compétitivité des entreprises et érode la confiance des investisseurs. À l’aube d’une année électorale aux États-Unis, cette confrontation économique pourrait devenir un enjeu politique majeur, opposant les partisans du libre-échange aux défenseurs du repli nationaliste.
Reste à savoir si cette escalade tarifaire s’inscrira dans la durée ou si une sortie de crise diplomatique est encore envisageable. Dans ce duel économique, les prochains mois seront déterminants pour l’avenir des relations commerciales nord-américaines et, au-delà, pour l’équilibre du commerce mondial.
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