Donald Trump relance la guerre commerciale avec le Canada en doublant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium à 50 %. Une riposte directe à la décision de l’Ontario d’imposer une taxe sur l’électricité exportée vers les États-Unis, déclenchant une onde de choc sur les marchés financiers.



La relation commerciale entre les États-Unis et le Canada vient de franchir un nouveau seuil de tension. En annonçant une hausse spectaculaire des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens, Donald Trump ravive le spectre d'une guerre commerciale ouverte entre les deux voisins nord-américains. Cette décision, justifiée par la Maison-Blanche comme une mesure de protection des industries nationales, risque toutefois de fragiliser les échanges bilatéraux et de peser lourdement sur la chaîne d’approvisionnement.

Ce durcissement tarifaire survient dans un contexte de tensions économiques grandissantes. La semaine dernière, Trump avait déjà rétabli des tarifs douaniers sur les importations canadiennes et mexicaines, avant de concéder quelques exemptions sous la pression des partenaires commerciaux. L'annonce d'une urgence énergétique nationale avait également marqué une nouvelle étape dans la stratégie protectionniste de l'administration Trump, visant à renforcer la sécurité énergétique du pays à travers des projets d'infrastructures stratégiques comme des pipelines et des lignes électriques.

L’impact sur les marchés a été immédiat. Le S&P 500 a reculé de 0,3 % dans les heures suivant l’annonce, tandis que le Dow Jones chutait de 1 % à l'ouverture de Wall Street. Les investisseurs redoutent une escalade des tensions qui pourrait affecter la stabilité des chaînes d'approvisionnement, déjà mises à mal par les perturbations géopolitiques et la volatilité des prix des matières premières.

Sur le plan diplomatique, la réaction canadienne ne s'est pas fait attendre. Le Premier ministre Justin Trudeau a dénoncé une "agression économique injustifiée" et promis des mesures de rétorsion. "Le Canada répondra avec fermeté pour défendre ses industries stratégiques", a déclaré Trudeau lors d’une conférence de presse.

Ce nouvel épisode met en lumière la fragilité des relations commerciales nord-américaines dans l'ère post-ALENA. Si le Canada choisit de riposter avec des contre-mesures ciblées, une spirale protectionniste pourrait s’enclencher, menaçant la stabilité des échanges commerciaux entre deux partenaires historiques.

Avec cette décision, Donald Trump envoie un message clair : l'Amérique est prête à défendre ses intérêts économiques à tout prix, quitte à sacrifier l'équilibre fragile du commerce mondial. Reste à savoir jusqu'où le Canada sera prêt à aller pour protéger son industrie sans alimenter une escalade aux conséquences économiques potentiellement désastreuses.