Maria Isabel Salvador tire la sonnette d’alarme au Conseil de sécurité et appelle à une réponse urgente face à l’effondrement sécuritaire en Haïti
New York, 21 avril 2025 – Lors d'une intervention poignante devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Maria Isabel Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, a lancé un cri d’alarme sur la situation de plus en plus chaotique dans le pays, évoquant l’imminence d’un point de non-retour dans la crise haïtienne.
« Nous approchons d’un point de non-retour », a-t-elle averti avec gravité, en référence à la violence croissante des gangs armés qui ne cessent de gagner du terrain et de déstabiliser de nouvelles zones du territoire national. Alors que l’insécurité s’étend, elle souligne que la population haïtienne vit dans une vulnérabilité extrême, en proie à des déplacements forcés, à la faim, à l'effondrement des services de santé, et à la perte totale de confiance envers l’État.
Selon Maria Isabel Salvador, la situation actuelle est le résultat de l’inaction prolongée, du vide institutionnel, de la corruption systémique et de la faiblesse des institutions étatiques, notamment la Police Nationale d’Haïti (PNH), complètement dépassée par l’emprise des groupes criminels.
Maria Isabel Salvador a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour un soutien immédiat et coordonné. Elle a réitéré la nécessité d’une mission multinationale de soutien à la sécurité, déjà évoquée dans les résolutions précédentes de l’ONU, afin d’aider à stabiliser le pays, protéger les civils et restaurer l’autorité de l’État.
Elle a également insisté sur le fait que les Haïtiens perdent tout espoir : « Ils sont de plus en plus sceptiques quant à la capacité de l'État à répondre à leurs besoins fondamentaux. L’absence de gouvernance fonctionnelle alimente le désespoir, pousse les jeunes vers les armes, et fragilise toute possibilité de dialogue politique. »
L’escalade de la violence a déjà provoqué plus de 5600 de morts en 2024 et déplacé plus de 1 000 000 personnes. Les centres de santé sont pillés ou fermés, les écoles désertées, et l’accès à la nourriture est dramatiquement compromis dans de nombreuses zones urbaines comme rurales.
L’intervention de la diplomate onusienne s’inscrit dans un contexte où la violence à Port-au-Prince atteint un niveau sans précédent. Plusieurs quartiers stratégiques sont désormais entre les mains des gangs, qui imposent leurs propres lois, bloquent les axes routiers, et terrorisent la population à travers des enlèvements, des viols collectifs et des massacres.
L’alerte lancée par Maria Isabel Salvador au Conseil de sécurité résonne comme un ultime avertissement : sans action urgente, Haïti risque de basculer dans un effondrement total, comparable à celui de pays en guerre prolongée. Il est impératif que les Nations Unies, les États partenaires, et les acteurs régionaux unissent leurs efforts pour répondre à cette urgence sécuritaire et humanitaire, avant qu’il ne soit définitivement trop tard.


































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