Le Conseil électoral provisoire (CEP) s’est doté d’un nouveau bureau ce 20 septembre. Jacques Desrosiers, représentant de la presse, succède à Patrick Saint-Hilaire à la présidence. Une transition lourde de responsabilités alors que l’insécurité et les tensions politiques menacent le processus électoral.

Le nouveau bureau se compose également de Me Jaccéus Joseph au poste de vice-président, de Nemrod Sanon comme trésorier et de Peterson Pierre-Louis en tant que secrétaire. Ensemble, ces quatre responsables héritent d’une mission décisive : organiser les prochaines échéances électorales et conduire le pays vers un référendum constitutionnel attendu depuis plusieurs années.

Cette transition survient dans un contexte national marqué par une insécurité généralisée, des affrontements armés quasi quotidiens et une défiance profonde de la population envers les institutions publiques. Le CEP devra pourtant avancer rapidement dans la planification du processus électoral, tout en rétablissant une certaine confiance auprès des citoyens et des acteurs politiques.

Pour de nombreux observateurs, l’arrivée de Jacques Desrosiers, personnalité respectée dans le secteur de la presse et de la société civile, représente une opportunité de renforcer la transparence et la crédibilité du CEP. Toutefois, les défis demeurent immenses : sécurisation des bureaux de vote, financement des opérations, encadrement logistique, et surtout légitimation d’un processus électoral que plusieurs parties prenantes contestent déjà.

Dans ce climat tendu, le nouveau bureau du CEP apparaît comme une pièce maîtresse pour la stabilité institutionnelle d’Haïti. Sa capacité à faire face aux pressions politiques et sécuritaires déterminera en grande partie si le pays pourra renouer avec un processus démocratique crédible.