En visite au bureau de la Mission multinationale d’appui à la sécurité à Washington, le Secrétaire général de l’OEA, Albert Ramdin, a présenté un plan d’action structuré en quatre axes pour sortir Haïti de l’impasse humanitaire et politique aggravée par la violence armée.



WASHINGTON, dimanche 22 juin 2025 — Le Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Albert Ramdin, a annoncé avoir effectué une visite officielle, ce samedi, au bureau de coordination de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) basé à Washington, D.C.. Il s’est entretenu avec Mara Tekach, directrice exécutive de la mission, et le colonel John J. Melo, conseiller militaire, autour de la situation chaotique en Haïti.

Selon M. Ramdin, les discussions ont porté principalement sur l’escalade de la violence armée qui continue de paralyser le pays, notamment avec la fermeture de l’aéroport international Toussaint Louverture et l’interruption des grands axes routiers. Face à cette urgence sécuritaire, l’OEA entend jouer un rôle plus affirmé dans la coordination régionale et l’orientation politique des efforts internationaux.

Lors de cette rencontre, le Secrétaire général a présenté une feuille de route stratégique en quatre piliers qui, selon lui, peut servir de base à une stabilisation durable :
1. Assistance humanitaire d’urgence, pour répondre aux besoins immédiats des populations déplacées ou assiégées par les violences ;
2. Renforcement de la sécurité, notamment par la consolidation du mandat et des moyens de la Mission multinationale en coordination avec les forces haïtiennes ;
3. Recherche d’un consensus politique, indispensable à l’organisation d’élections libres et transparentes ;
4. Appui au développement durable, afin de relancer l’économie haïtienne dans un cadre institutionnel solide.

Cependant, ce plan, qui semble marquer une nouvelle volonté de l’OEA de s’impliquer davantage, n’a pas encore été débattu formellement par les États membres de l’organisation. Il est important de rappeler que le 22 mai dernier, soit quatre jours avant l’entrée en fonction de Ramdin, le pouvoir de transition haïtien avait organisé un symposium sur Haïti au siège de l’OEA, sans que ce document de travail ne figure à l’ordre du jour des délibérations.

Cette visite et cette annonce surviennent dans un climat d’extrême fragilité institutionnelle en Haïti, où l’autorité de l’État est contestée, et où la violence des gangs armés continue de s’intensifier, notamment à Port-au-Prince et dans le quartier de Canaan. Alors que la communauté internationale cherche à coordonner son action, la feuille de route proposée par l’OEA pourrait constituer un cadre de dialogue politique et diplomatique pour sortir Haïti de cette spirale de crise.