Dans une lettre adressée au Conseil Présidentiel de Transition, le conseiller Frinel Joseph dénonce un blocage institutionnel alimenté par les conflits internes, un manque de transparence, et une violation de l’accord du 3 avril 2024, menaçant ainsi la transition prévue jusqu’en février 2026.
Le climat politique déjà instable en Haïti vient de recevoir un nouvel avertissement institutionnel. Le conseiller présidentiel et membre observateur Frinel Joseph tire la sonnette d’alarme dans une correspondance adressée aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon lui, l’organe chargé d’accompagner le pays vers une transition démocratique avant février 2026 est désormais miné par de profondes luttes internes.
« Le Conseil Présidentiel de Transition est bloqué en raison des luttes internes entre les membres votants, qui s’accusent publiquement », écrit Joseph dans sa lettre, tout en rappelant qu’il ne reste que huit mois avant la fin du mandat fixé par l’Accord politique du 3 avril 2024. Ce document, censé encadrer le retour à l’ordre constitutionnel en Haïti, prévoit une transition ordonnée qui semble aujourd’hui compromise.
Le conseiller critique l’absence de volonté de la part des membres du CPT d’agir selon les principes de transparence, de reddition de comptes et de bonne gouvernance, valeurs pourtant fondamentales à toute transition légitime. Il déplore notamment le refus d’adopter un code d’éthique, malgré les demandes répétées, particulièrement après le scandale impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC), qui a sérieusement entaché la crédibilité du Conseil.
Frinel Joseph émet également de vives réserves sur l’instauration de la présidence tournante, décidée le 12 mai 2024 par une résolution du CPT. Selon lui, cette mesure constitue une violation directe de l’Accord du 3 avril, et crée aujourd’hui des tensions supplémentaires en interne. Il affirme que cette formule complexifie la transmission du pouvoir, alimentant « une méfiance constante à chaque changement de leadership au sein du Conseil ».
Alors que le pays traverse une crise humanitaire, sécuritaire et institutionnelle majeure, cette impasse politique pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’avenir de la nation haïtienne. La mission du CPT, censée baliser le chemin vers des élections démocratiques crédibles d’ici février 2026, risque d’être compromise si les membres ne parviennent pas à dépasser leurs différends personnels et à s’unir autour de l’intérêt supérieur du pays.
À travers son intervention, Frinel Joseph appelle à une prise de conscience collective et à un réalignement urgent sur les engagements initiaux. Il interpelle les forces vives du pays et la communauté internationale, qui observent de près les évolutions du processus de transition en Haïti.
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