Alors que les tensions montent autour des opérations migratoires, le chef de la minorité à la Chambre, Hakeem Jeffries, promet de révéler publiquement l’identité des agents de l’ICE, une déclaration qui coïncide avec une flambée d’agressions et de menaces visant les forces de l’immigration.



À Washington, les débats sur l’immigration prennent une tournure explosive. Le leader démocrate Hakeem Jeffries a déclaré publiquement qu’il ferait tout pour identifier chaque agent de l’ICE impliqué dans les opérations qu’il qualifie de « dérives agressives ».

« C’est l’Amérique, pas l’Union soviétique. Ce n’est pas le rideau de fer », a lancé Jeffries. « Chaque agent de l’ICE qui tente de cacher son identité au peuple américain échouera. »

Ces propos interviennent alors que les menaces contre les agents de l’immigration ont explosé de 413 % en mai 2025, selon les chiffres de l’ICE. L’agence rapporte une vague d’intimidations, d’agressions et d’appels à la violence, tant en ligne que dans la rue.

Face à ces dangers croissants, le directeur par intérim de l’ICE, Todd Lyons, a justifié le port de masques par les agents lors des opérations de terrain. « Nos agents et leurs familles font l’objet de menaces de mort constantes. Le masque est devenu une protection nécessaire », a-t-il déclaré.

Des cas concrets renforcent cette précaution. Des photos d’agents, leurs adresses personnelles, et parfois même celles de leurs enfants, ont été publiées en ligne ou placardées sur des poteaux en pleine rue, notamment à Nashville et Chicago.

Le bureau du maire de Nashville, Freddie O’Connell, est allé jusqu’à publier les noms d’agents de l’ICE et du DHS impliqués dans une opération d’expulsion au Tennessee — un geste dénoncé par plusieurs syndicats comme mettant directement en danger la vie des agents.

La situation dégénère aussi sur les réseaux sociaux. Sur la plateforme X, un compte qualifie l’ICE de « groupe terroriste » et encourage ouvertement des actes de violence contre ses membres.

Parmi les incidents récents :
- Le 2 juin 2025 à San Diego, un homme a hurlé à des agents : « Je devrais vous mettre une balle dans la tête ».

Le 28 mai, l’ICE a arrêté un individu ayant menacé d’assassiner Donald Trump en réaction aux raids.

En février, des appels à résister à l’arrestation et à attaquer les agents ont été signalés par le DHS et la CBP.

Le 29 janvier à Chicago, des agents ont été injuriés alors qu’ils procédaient à des arrestations : « J’espère que vos familles vont mourir », leur a lancé un passant.

Si certains élus estiment que les opérations de l’ICE vont trop loin, la polarisation actuelle semble franchir un seuil critique. Menacer de « doxxer » des agents fédéraux, en pleine recrudescence des violences, soulève des questions sur la responsabilité des élus dans l’escalade actuelle.

Alors que l’administration Trump poursuit ses efforts pour intensifier les expulsions — avec plus de 1 600 arrestations par jour, selon le DHS — la sécurité des agents devient une priorité brûlante. Entre protection des libertés civiles et maintien de l’ordre migratoire, le climat politique semble désormais propice à la confrontation directe.