L’administration Trump établit un nouveau record de détention avec plus de 59 000 migrants enfermés dans des centres ICE, selon des données internes du gouvernement américain obtenues par CBS News.
Le chiffre dépasse les limites budgétaires fixées par le Congrès, qui n’avait autorisé que 41 500 lits, mettant l’ICE à plus de 140 % de sa capacité. Cette flambée marque l’intensification sans précédent de la répression migratoire promise par le président Trump, désormais dans son second mandat.
Près de la moitié des personnes détenues n’ont aucun antécédent criminel, et moins de 30 % ont été condamnées pour des infractions, illustrant un élargissement significatif des cibles d’arrestation. Alors que Trump avait juré de chasser les « criminels dangereux », la réalité montre une politique d’expulsion massive, même pour ceux n’ayant commis aucun délit.
Les arrestations quotidiennes ont doublé en juin, atteignant parfois plus de 2 000 en une seule journée. Cela reste en dessous de l’objectif de 3 000 par jour voulu par Stephen Miller, conseiller en politique migratoire à la Maison-Blanche. Selon l’université de Syracuse et le Marshall Project, le chiffre de 59 000 détenus représente le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de la détention migratoire aux États-Unis.
La majorité des migrants arrêtés proviennent de l’intérieur du pays, et non de la frontière sud, où les traversées illégales ont chuté. Cette stratégie inclut des descentes dans les lieux de travail, relancées depuis la levée du moratoire de l’ère Biden. Des opérations ont eu lieu notamment dans des usines de transformation de viande au Nebraska et sur des hippodromes en Louisiane.
Pour soutenir cette offensive, l’administration cherche à augmenter la capacité de détention en utilisant des bases militaires comme Fort Bliss ou en construisant de nouveaux centres, notamment en Floride, où des sites comme « Alligator Alcatraz » dans les Everglades sont prévus avec un soutien financier fédéral.
L’ICE affirme que ces mesures visent à réduire l’« arriéré massif » d’étrangers en situation irrégulière. Pourtant, des experts comme Austin Kocher, professeur à Syracuse, s’inquiètent : « Je doute que l’ICE soit en mesure de respecter les normes minimales de détention civile ou de garantir le droit à une procédure équitable. L’administration semble considérer ces obligations comme facultatives. »
Alors que la politique d’immigration de Trump bat son plein, la pression sur les infrastructures de détention et les libertés fondamentales des migrants ne cesse de croître, laissant craindre une nouvelle crise humanitaire à l’échelle nationale.
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