Selon une lettre officielle adressée au Congrès, plus de 435 000 migrants ayant des condamnations pénales ont été libérés dans des villes américaines par l’agence fédérale ICE. Une révélation qui alimente les tensions autour des politiques migratoires de l’administration Biden.
C’est une donnée qui jette un pavé dans la mare du débat sur l’immigration aux États-Unis. Le directeur adjoint d’Immigration and Customs Enforcement (ICE), Patrick Lechleitner, a révélé dans une lettre adressée au représentant républicain du Texas, Tony Gonzales, que 435 719 non-citoyens avec des antécédents criminels sont actuellement en liberté sur le territoire américain. Ces individus figurent sur le « non-detained docket » de l’agence, un registre qui recense les migrants en attente de procédures d’immigration mais non détenus. Parmi eux, plus de 226 000 font l’objet d’accusations criminelles en attente.
Le document, daté du 21 juillet 2025, a été rendu public alors que Gonzales, membre du comité de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, demandait depuis mars des éclaircissements sur la gestion des migrants à casier judiciaire. À ses yeux, « ces chiffres sont alarmants et devraient être un électrochoc pour l’administration Biden-Harris et les villes sanctuaires qui refusent de collaborer avec les autorités fédérales ».
D’autres élus républicains, comme le président du comité, Mark Green (Tennessee), ont dénoncé des décisions « insensées » et « dangereuses ». Il accuse l’administration actuelle de « relâcher sciemment des étrangers criminels dans nos communautés », en violation du bon sens et des lois fédérales.
Les chiffres détaillés sont tout aussi préoccupants : 62 231 personnes condamnées pour agressions sont libres, tout comme 15 811 individus ayant commis des agressions sexuelles, et plus de 56 000 personnes reconnues coupables de possession de drogues. En parallèle, seuls 2 348 condamnés pour agressions et 1 498 accusés d’agression sont actuellement sous la garde de l’ICE.
Lechleitner justifie ces libérations en partie par le manque de coopération des villes sanctuaires, qui refusent de livrer certains criminels aux autorités fédérales. Il souligne que ces politiques locales peuvent « involontairement protéger des délinquants dangereux qui, souvent, ciblent les mêmes communautés qu’ils sont censés protéger ».
Le directeur adjoint de l’ICE appelle également le Congrès à réformer un « système d’immigration brisé » et à allouer des ressources supplémentaires au Département de la Sécurité intérieure (DHS). Il affirme que l’administration Biden a tout de même expulsé près de 900 000 personnes depuis mai 2023, en mettant l’accent sur les menaces pour la sécurité nationale.
Cependant, les critiques dénoncent une stratégie incohérente, dans laquelle des milliers de personnes ayant commis des délits ou des crimes sérieux ne sont pas immédiatement éloignées du territoire. Les chiffres livrés contredisent l’objectif affiché de ne cibler que les criminels dangereux.
La capacité de détention de l’ICE pour l’année fiscale 2024 est désormais de 41 500 places, en hausse par rapport aux 34 000 de 2023. Mais cette infrastructure reste insuffisante face à l’ampleur des arrestations, forçant les autorités à relâcher de nombreux migrants dans l’attente de leur audience, parfois pendant plusieurs mois.
Alors que la sécurité publique devient un thème majeur à l’approche des élections, ces révélations pourraient alimenter un regain de tensions et de débats sur la politique migratoire, entre besoin d’humanité et impératif de sécurité.
Source : KOIN 6 NEWS
Laisser un commentaire