Alors que le président Donald Trump renforce drastiquement sa politique migratoire, des voix dissonantes s’élèvent au sein même du Parti républicain. Plusieurs élus modérés, notamment ceux représentant des circonscriptions comptant une forte population immigrée, expriment ouvertement leurs réserves face à l’intensification des expulsions.
Selon Axios, l’administration Trump a donné pour consigne à l’agence ICE d’atteindre jusqu’à 3 000 arrestations par jour. Cette stratégie, inédite dans son ampleur, laisse présager une multiplication des descentes sur les lieux de travail et des contrôles de masse. Si la priorité affichée reste l’expulsion des criminels notoires, dans les faits, de nombreuses familles installées depuis des années, sans antécédents judiciaires, se retrouvent également visées.
Dans l’État de New York, le représentant républicain Mike Lawler, élu dans une circonscription à majorité immigrée, s’est dit opposé à « l’interdiction totale des voyages en provenance d’Haïti », estimant que la situation sur place rend cette décision inhumaine. Même inquiétude en Californie, où David Valadao appelle l’administration à la retenue, soulignant que « les travailleurs paisibles et intégrés de la Vallée ne doivent pas être mis dans le même panier que les criminels ».
En Floride, Carlos Gimenez et Mario Diaz-Balart mettent en garde contre les conséquences économiques et humaines de ces mesures. Diaz-Balart alerte notamment sur le risque de renvoyer des personnes dans des régimes autoritaires comme Cuba ou le Nicaragua, où elles pourraient faire face à des persécutions.
Au Texas, Tony Gonzales, membre influent de la conférence hispanique républicaine, plaide pour une approche ciblée contre les individus en situation irrégulière ayant un passé criminel, tout en soulignant que les travailleurs agricoles ne devraient pas être les premières cibles de l’ICE. Il rappelle aussi le rôle déterminant des élus hispaniques dans la majorité républicaine actuelle.
Cependant, tous les républicains ne partagent pas ces inquiétudes. Des figures plus conservatrices, comme Don Bacon (Nebraska), Zach Nunn (Iowa) ou Tom Barrett (Michigan), réitèrent leur confiance dans l’ICE et affirment leur soutien sans réserve à l’application stricte de la loi. Pour eux, l’État de droit ne souffre aucune exception.
La position tranchée de l’administration Trump, façonnée par son conseiller Stephen Miller, pourrait avoir des répercussions électorales significatives à l’approche des législatives de 2026. Si elle galvanise une partie de l’électorat conservateur, elle divise profondément au sein du parti, entre tenants d’une ligne dure et partisans d’un pragmatisme tenant compte des réalités humaines et économiques.
Alors que les expulsions s’intensifient et que la pression politique monte, les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de la stratégie migratoire républicaine — et pour l’unité de son parti.
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