L’administration Trump veut frapper fort avec le vote au Sénat d’une loi colossale de près de 900 pages visant à multiplier par deux la capacité de détention des migrants illégaux, recruter 10 000 agents ICE et atteindre un objectif de 3 000 arrestations par jour.
Mardi, le Sénat américain a approuvé un projet de loi massif surnommé One Big Beautiful Bill Act, qui marque une nouvelle escalade dans la politique migratoire du président Donald Trump. Présentée comme une réponse « musclée » à la crise migratoire, cette législation de près de 900 pages entend donner à l’agence fédérale Immigration and Customs Enforcement (ICE) des moyens inédits pour accélérer les arrestations et expulsions de migrants sans-papiers à travers tout le pays.
Parmi les mesures phares, le texte prévoit l’embauche de 10 000 nouveaux agents ICE, le doublement de la capacité nationale de détention, une prime annuelle de 10 000 dollars pour les agents de terrain, et une augmentation significative du quota d’arrestations quotidiennes, fixé désormais à 3 000 interpellations par jour, contre 1 800 en début d’année.
Selon des sources internes relayées par le New York Post, les centres de détention sont déjà saturés par la cadence imposée par l’administration. Le Congrès avait financé environ 41 500 lits ICE pour l’année fiscale 2024, pour un coût de 3,4 milliards de dollars, mais les besoins explosent avec les nouvelles consignes du président. L’agence, qui emploie actuellement 20 000 personnes, est contrainte d’ouvrir de nouveaux centres de rétention en urgence.
Mardi, ICE a inauguré sous les caméras un nouveau centre de détention géant en Floride, surnommé Alligator Alcatraz, situé au cœur des Everglades, dans une zone marécageuse infestée d’alligators. Ce site, pouvant héberger jusqu’à 5 000 migrants en situation irrégulière, a été visité personnellement par Donald Trump et le gouverneur Ron DeSantis, devenant un symbole médiatique de cette nouvelle ère de rigueur.
La secrétaire adjointe à la Sécurité intérieure, Tricia McLaughlin, a affirmé que cette loi allait « turbocharger » les efforts de l’agence pour expulser les migrants en infraction. De son côté, Kristi Noem, secrétaire du DHS, a déclaré que la mesure permettrait non seulement de renforcer les expulsions, mais aussi de garantir la sécurité des agents, dans un contexte marqué par une hausse de 700 % des agressions contre le personnel de l’immigration.
« Ces émeutiers sont des lâches qui continueront à nous défier tant qu’ils croient pouvoir le faire impunément », a affirmé Noem. « Une force plus importante offrira la protection nécessaire aux agents de l’ICE pour qu’ils puissent poursuivre leurs opérations sans risquer leur vie. »
La loi doit maintenant passer à la Chambre des représentants pour approbation finale, avant d’être signée par le président Trump, potentiellement d’ici le 4 juillet, jour symbolique de l’Indépendance américaine.
Avec cette « méga-loi » d’immigration, Donald Trump renforce sa position de fermeté extrême sur la politique migratoire et entend faire de la lutte contre l’immigration clandestine un pilier de sa campagne présidentielle. Ce nouveau tournant soulève cependant des inquiétudes sur les droits humains, les conditions de détention et la sécurité juridique des migrants, dans un pays de plus en plus polarisé sur ces questions cruciales.
Source : New-York Times
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