En visite officielle au Chili, la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé un accord inédit entre les deux pays visant à partager les données biométriques des migrants afin de renforcer la sécurité aux frontières et traquer les réseaux criminels transnationaux.



Dans une déclaration ferme et symbolique depuis Santiago, Kristi Noem a confirmé que les États-Unis mettront à la disposition du Chili une technologie de pointe en matière de reconnaissance biométrique. Objectif : identifier, tracer et intercepter les migrants à haut risque, tout en perturbant les flux criminels qui transitent entre l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord.

Ce partenariat stratégique, signé conjointement avec le ministre chilien de la Sécurité, Luis Cordero, et le ministre de la Justice, Jaime Gajardo, permettra aux autorités chiliennes de recueillir et partager avec Washington des données sensibles telles que les empreintes digitales et les scans de l’iris de personnes suspectées d’activités criminelles ou considérées comme une menace potentielle à la sécurité publique.

Selon Noem, cet accord marquera « une avancée majeure dans la lutte contre la criminalité transfrontalière » et renforcera les capacités des deux États à « savoir avec précision qui entre et sort de nos territoires ». Elle insiste sur le fait que cette coopération permettra non seulement de mieux contrôler les flux migratoires, mais aussi de poursuivre les criminels, quels que soient leurs pays d’origine ou de destination.

Le partage des données biométriques devient de plus en plus un outil central dans la politique migratoire américaine, notamment face à l’augmentation des tentatives d’entrées illégales et à la présence croissante de réseaux organisés impliqués dans le trafic d’êtres humains, de drogues ou d’armes.

Si l’accord reste pour l’instant au stade préliminaire, il devrait rapidement se concrétiser par le déploiement de technologies américaines au sein des postes frontaliers chiliens et une formation spécialisée du personnel local. Plusieurs ONG de défense des droits humains et experts en vie privée suivent de près cette initiative, soulevant des inquiétudes sur le traitement et la sécurité des données recueillies.

Néanmoins, pour les États-Unis comme pour le Chili, il s’agit avant tout d’un renforcement de la coopération régionale face aux défis migratoires du XXIe siècle. À travers cette annonce, Washington envoie un message clair : la surveillance biométrique et le partage international d’informations sont désormais au cœur de sa stratégie sécuritaire et migratoire.