Le juge d’instruction haitien Walther Wesser Voltaire a émis des inculpations dans l'assassinat du président Jovenel Moise en 2021, visant sa veuve Martine Moise, un ancien Premier ministre et le chef de la police de l'époque. Cette annonce intervient dans un contexte de crise politique persistante et d'insécurité croissante en Haïti.



Le juge d’instruction haitien Walther Wesser Voltaire a inculpé plusieurs personnes, dont Martine Moise, la veuve de l'ancien président Jovenel Moise, pour leur présumée implication dans l'assassinat du dirigeant en juillet 2021. Les documents judiciaires divulgués révèlent que l'ancien Premier ministre et le chef de la police de l'époque font également partie des inculpés.

Jovenel Moise a été abattu dans sa résidence privée par un groupe d'assaillants en juillet 2021, contribuant depuis à plonger Haïti dans un chaos politique et sécuritaire. Aucune élection n'a eu lieu depuis sa mort, exacerbant les tensions dans le pays.

Selon une ordonnance émise par le juge chargé de l'enquête, la veuve de Moise, Martine, et 50 autres personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel pour répondre d'accusations incluant association de malfaiteurs, vol à main armée, terrorisme, assassinat et complicité d'assassinat.

Le document souligne que les indices d'implication de l'ex-première dame sont jugés suffisants, citant des déclarations entachées de contradictions. Martine Moise avait également été blessée lors de l'attaque meurtrière.

Le rapport mentionne explicitement certains témoignages de Martine Moise, détaillant ses actions pendant l'assaut. Cependant, le juge relève des contradictions et des aspects problématiques, remettant en question la crédibilité de ces déclarations.

Outre Martine Moise, l'ancien Premier ministre par intérim Claude Joseph et l'ancien chef de la police nationale Léon Charles sont également cités dans le document avec des indices suffisants d'implication dans l'assassinat.

Bien que le rapport n'identifie pas clairement les organisateurs de l'assassinat ni les éventuels financeurs, il représente un pas significatif dans l'enquête sur cet événement qui a profondément marqué l'histoire récente d'Haïti.

L'avocat de Martine Moise, Emmanuel Janty, a réagi en dénonçant une violation des procédures régulières, soulignant que la publication de l'acte d'accusation sur les réseaux sociaux avant la notification officielle constituait une atteinte à la véracité des accusations portées contre elle.

La situation en Haïti reste tendue, avec une crise politique persistante et une montée de la violence, illustrée par le doublement des homicides l'année dernière. Les inculpations récentes intensifient les enjeux politiques et sécuritaires dans le pays déjà confronté à d'énormes défis.