Ancien président de l’Uruguay, ex-guérillero, symbole de sobriété et d’intégrité, José “Pepe” Mujica est décédé à l’âge de 89 ans des suites d’un cancer de l’œsophage. Réformateur engagé, figure majeure de la gauche latino-américaine, il laisse un héritage politique et humain profondément inspirant.
Le continent latino-américain perd l’une de ses plus grandes voix. José “Pepe” Mujica, ancien président de l’Uruguay, est mort mardi 13 mai à l’âge de 89 ans, a annoncé le président actuel Yamandú Orsi. L’ex-chef de l’État souffrait d’un cancer de l’œsophage, maladie qu’il affrontait avec la même sobriété qui a marqué toute sa vie publique.
Issu d’un milieu paysan modeste, Mujica avait d’abord été un guérillero tupamaro, emprisonné pendant 14 ans sous la dictature militaire uruguayenne. Sorti de prison dans les années 1980, il s’était engagé pleinement dans la vie politique démocratique avec le Frente Amplio, la coalition de gauche qu’il a portée au pouvoir.
Élu président de l’Uruguay en 2010, Mujica a exercé un mandat de cinq ans marqué par des réformes audacieuses, notamment la légalisation du mariage homosexuel, de l’avortement et de la vente encadrée du cannabis – faisant de son pays un pionnier en Amérique latine.
Mais c’est son mode de vie humble qui a fait de lui une icône mondiale. Refusant les privilèges du pouvoir, Pepe Mujica vivait dans une ferme modeste, conduisait une vieille Volkswagen Coccinelle et donnait 90 % de son salaire présidentiel à des ONG.
« Ceux qui aiment trop l’argent ne devraient pas faire de politique », déclarait-il souvent.
Mujica restera dans l’histoire comme un homme d’État qui a su incarner la sobriété, l’honnêteté et l’éthique politique. Véritable philosophe en action, ses discours sur la consommation, la dignité humaine, la paix et l’environnement ont marqué les esprits bien au-delà des frontières de l’Uruguay.
Sur la scène internationale, il était considéré comme la conscience de l’Amérique latine, souvent comparé à Nelson Mandela ou Gandhi pour sa capacité à transformer la souffrance en sagesse politique.
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