Invité sur la chaîne YouTube du philosophe haïtien Jean Fils-Aimé, Joverlein Moïse, fils du président assassiné Jovenel Moïse, livre un témoignage bouleversant et accuse les puissances étrangères, notamment les États-Unis, d’avoir joué un rôle central dans l’ascension et la chute de son père.
À quelques jours du quatrième anniversaire de l’assassinat brutal de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse, son fils aîné, Joverlein Moïse, a accordé une interview exclusive au philosophe Jean Fils-Aimé sur sa chaîne YouTube. Dans cet entretien diffusé le mercredi 2 juillet 2025, il évoque sans détour les zones d’ombre autour du meurtre de son père, survenu le 7 juillet 2021, dans sa résidence privée à Pèlerin 5, et dénonce avec force l’ingérence étrangère, principalement américaine, dans la politique haïtienne.
Selon lui, les États-Unis ont été les véritables architectes de l’arrivée de Jovenel Moïse au pouvoir en 2016, balayant ainsi la croyance populaire selon laquelle c’est l’ex-président Michel Martelly qui en aurait été le principal artisan. Pour Joverlein, cette mainmise américaine ne visait pas à soutenir durablement Haïti, mais à contrôler et manipuler ses institutions à des fins stratégiques.
« Les États-Unis sont les vrais maîtres du jeu électoral en Haïti. Ce n’est pas Martelly qui a porté Jovenel au pouvoir, c’est Washington », a-t-il affirmé avec assurance.
Depuis qu’il a annoncé vouloir s’exprimer publiquement sur l’affaire, Joverlein dit faire l’objet de nombreuses menaces. Certains iraient jusqu’à lui écrire pour lui recommander de se taire, sous peine de subir le même sort tragique que son père. Malgré cela, il affirme sa détermination à faire éclater la vérité, pour sa famille, pour l’histoire, mais surtout pour le peuple haïtien.
« Ce n’est pas une quête de vengeance. C’est une quête de vérité, pour que le peuple sache pourquoi et comment on a assassiné un président chez lui, sans que justice ne soit rendue quatre ans après », a-t-il déclaré.
Les propos de Joverlein résonnent comme un appel à la mémoire et à la responsabilité. Ils interviennent dans un contexte où l’impunité règne, l’enquête est embourbée, et les commanditaires du meurtre sont toujours dans l’ombre. Plusieurs pistes évoquent la complicité de hauts responsables haïtiens, d’hommes d’affaires, mais aussi de réseaux transnationaux, mêlant géopolitique, intérêts économiques et trafic d’influence.
L’interview de Joverlein Moïse, diffusée par Jean Fils-Aimé, remet en lumière le climat de peur, de manipulation et de silence qui entoure toujours ce dossier. Plus qu’un simple témoignage, il s’agit d’un cri de cœur d’un fils qui veut comprendre ce qui s’est réellement passé dans cette nuit sanglante du 7 juillet 2021, et pourquoi les institutions haïtiennes et internationales peinent tant à faire la lumière sur ce crime.
Alors que le pays vit l’une de ses pires crises politiques et sécuritaires, cette prise de parole vient rappeler la nécessité urgente de vérité, de justice et de souveraineté, dans un Haïti encore meurtri par les coups d’État silencieux et les ambitions étrangères.
Interview :
https://www.youtube.com/live/ZV7DI1SGG9s?si=KW4rebRyTmRkKTR0
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