Le Département de la Justice des États-Unis enquête actuellement sur plusieurs juges et avocats de la défense en immigration dans l'État du Minnesota, soupçonnés d’avoir orchestré des stratégies pour éviter l’arrestation de migrants sans-papiers par les agents de l’ICE en salle d’audience.



Une enquête fédérale explosive menée par le Federal Bureau of Investigation (FBI) met en lumière des échanges de courriels troublants entre des juges de l’immigration et des avocats de la défense. Selon les informations divulguées, ces acteurs judiciaires auraient incité les avocats d’immigrants en situation irrégulière à privilégier des audiences virtuelles (via Zoom) plutôt que des comparutions physiques au tribunal. Objectif présumé : éviter que leurs clients ne soient repérés et arrêtés par les agents de l’immigration (ICE) dans l’enceinte même du tribunal.

D’après les rapports préliminaires, le FBI aurait recueilli plusieurs échanges électroniques où des juges recommandent explicitement aux avocats de planifier des audiences à distance, promettant même de les approuver rapidement dans ce sens. Ces initiatives sont désormais présentées comme de potentielles infractions pénales, le Département de la Justice examinant la possibilité de poursuites pour entrave à l’application de la loi fédérale ou abus de pouvoir judiciaire.

Cette affaire soulève une polémique nationale, mettant en opposition l’indépendance judiciaire et le devoir humanitaire des magistrats, face aux exigences strictes des politiques migratoires de l'administration en place. Alors que des milliers de familles de sans-papiers craignent chaque jour une arrestation dans les lieux publics, cette affaire ravive le débat sur le droit à une défense équitable, même pour ceux que la loi considère comme en situation irrégulière.

Pour les défenseurs des droits des migrants, ces pratiques sont vues comme un acte de courage judiciaire, visant à protéger l'accès à la justice des plus vulnérables. Pour d'autres, notamment au sein des agences de sécurité intérieure, il s'agirait d'une tentative délibérée de contourner la loi, avec des conséquences juridiques sérieuses à la clé.

L'enquête en cours pourrait avoir des répercussions importantes sur la relation entre les cours d’immigration, les avocats de la défense et les autorités fédérales. Si des poursuites sont engagées, cela marquerait un tournant inédit dans la criminalisation de gestes jugés solidaires mais perçus comme illégaux dans le cadre de la législation migratoire américaine actuelle.

Le Département de la Justice devrait se prononcer dans les semaines à venir sur la suite à donner à ce dossier hautement sensible, à la croisée du droit, de l’éthique et de la politique migratoire.