À moins de 24 heures après une dénonciation de corruption, Raoul Pascal Pierre-Louis, président du conseil de la BNC, est convoqué par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC). Les allégations impliquent des conseillers-présidents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).



Port-au-Prince, le 26 juillet 2024 – La scène politique haïtienne est de nouveau ébranlée par des accusations de corruption de grande envergure. Moins de 24 heures après la confirmation par Jacques Hans Ludwig Joseph, directeur général de l’ULCC, d'une dénonciation en lien avec une demande de 100 millions de gourdes, Raoul Pascal Pierre-Louis, président du conseil de l’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), a été convoqué pour une audition.

L’invitation envoyée au responsable de la BNC, une institution dont l’État est le principal actionnaire, ne précise pas le dossier exact sur lequel il sera entendu. Cependant, les suspicions pèsent lourdement sur Smith Augustin, représentant du parti EDE au CPT, ainsi que ses collègues Louis Gérald Gilles (Accord 21 décembre) et Emmanuel Vertilaire (PITIT Dessalines). Ces conseillers-présidents sont accusés d’avoir exigé la somme faramineuse de 100 millions de gourdes pour maintenir Pierre-Louis à son poste.

Cette convocation, prévue pour le 30 juillet prochain, survient après l’annonce de la création d’une commission d’enquête. Cette dernière a pour mission de faire la lumière sur ces allégations graves, qui s’ajoutent à une longue liste de scandales de corruption ayant terni l’image du gouvernement haïtien.

L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) joue un rôle crucial dans cette affaire, en tant que rempart contre les pratiques corruptives. Cependant, cette nouvelle épreuve met en lumière la profondeur des défis auxquels Haïti est confrontée en matière de gouvernance et de transparence.

Les accusations portées contre des figures politiques de premier plan au sein du CPT soulèvent des questions sur l’intégrité et la légitimité de ceux qui sont censés guider le pays vers un avenir meilleur. Les actions de ces conseillers-présidents, si elles s’avèrent vraies, ne font que renforcer le sentiment de méfiance et de désillusion parmi la population haïtienne.

Il est impératif que l’enquête soit menée de manière rigoureuse et transparente. Toute tentative de manipulation ou de dissimulation ne fera qu’aggraver la situation. Les Haïtiens ont besoin de voir des preuves tangibles que leurs dirigeants sont tenus responsables de leurs actes, et que la corruption ne sera pas tolérée, quelle que soit la position de l’accusé.

Cette affaire est également un test crucial pour l’ULCC et les institutions judiciaires du pays. Leur capacité à traiter cette affaire avec impartialité et détermination enverra un message fort sur l’engagement d’Haïti à lutter contre la corruption. Un échec, en revanche, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la crédibilité des efforts de réforme et de redressement du pays.

En conclusion, l’affaire des 100 millions de gourdes est un sombre rappel des défis persistants de la gouvernance en Haïti. Elle met en lumière l’importance cruciale de la transparence, de la responsabilité et de la lutte implacable contre la corruption. Pour que le pays avance, il est impératif que justice soit rendue, et que les dirigeants politiques soient tenus de rendre des comptes pour leurs actions. Le peuple haïtien mérite une gouvernance intègre et dévouée à son bien-être, et non pas à des intérêts personnels et corrupteurs.