Accusé de manque de transparence, l’ICE rétorque que le port de masques est une mesure de sécurité vitale pour ses agents et leurs familles, ciblés par des menaces de mort.
À Washington, la tension monte entre les journalistes et les responsables de l’immigration. Le directeur par intérim de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), Todd Lyons, a vertement répondu aux critiques de la presse concernant le port de masques par ses agents lors d’une récente opération de déportation à Los Angeles. Face à des questions sur l’anonymat apparent des agents, Lyons a justifié cette pratique par des risques réels de sécurité.
« Beaucoup d’agences ont été invitées à participer à une opération il y a deux semaines à Los Angeles, où nos agents ont été doxés », a déclaré Lyons lors d’un point presse. Le terme « doxing » fait référence à la publication d’informations personnelles sur Internet dans le but d’exposer ou de harceler quelqu’un.
« Des individus ont pris des photos des agents, de leurs visages, de leurs noms, et les ont publiées en ligne avec des menaces de mort visant leurs familles », a poursuivi Lyons, visiblement agacé. « Donc si certains sont offensés que nos agents portent des masques, je suis désolé, mais je ne vais pas laisser mes équipes risquer leur vie et celle de leurs proches parce que des gens n’aiment pas l’application des lois migratoires. »
Lyons a également révélé qu’un individu arrêté lors de cette opération menée en partenariat avec les services secrets américains s’était spécialisé dans le harcèlement numérique ciblé. « Ce type publiait les photos de nos agents, de leurs familles, de leurs enfants sur Instagram et Facebook, dans le but de les traquer. »
Cette affaire met en lumière les tensions croissantes autour des opérations d’expulsion, notamment celles qui visent des immigrants sans papiers dans des zones urbaines à forte concentration migrante comme Los Angeles. Les agissements violents en ligne à l’encontre des forces de l’ordre de l’immigration posent de sérieuses questions de sécurité nationale.
Lyons a terminé sa déclaration en lançant une pique directe aux journalistes présents : « La vraie question ici, c’est : êtes-vous simplement contrariés par les masques, ou est-ce que quelqu’un ici est préoccupé par le fait que les familles de nos agents soient traitées de terroristes ? »
Alors que l’administration Trump poursuit son offensive sur les questions migratoires avec une intensité renouvelée, l’ICE se retrouve plus que jamais au centre d’un débat entre sécurité publique, vie privée et droits civils. Ce nouvel épisode souligne à quel point la polarisation autour de l’application des lois sur l’immigration s’est enracinée dans les institutions et dans le discours public américain.
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